Corniflarderie

Corniflarderie de cette jeunesse née avec le téléphone portable, la photo numérique et le MP3, Internet et les blogs...

Corniflarderie des “rassis” et des “ratatinés”, nostalgiques des années du Vinyle, des machines à écrire et de la route nationale 7... Mais qui “bloggent eux aussi”, et forumment et portent en bandoulière le Samsung à carte mémoire...

Corniflarderie des “trentenaires” fous de glisses en montagne et d'acrobaties nautiques estivales sur la côte d'Argent... Qui vivent en “bobos” dans des appart's déco bois de teck lits ronds, ou dans des maisons formatées aux grandes baies vitrées...

Corniflarderie de ces mômes pianotant de leurs doigts sur des consoles de jeux, fous de marques et de gadgets...

... Cette corniflarderie du monde qui lamine tout, décolore tout de ses couleurs synthétiques, électriques et crépitantes de paillettes argentées...

Elle sent le cornichon dans sa saumure, la mayonnaise éventée, la crevette-sexe-sale... Cette corniflarderie du monde qui se prête à tout, qui est de toutes les sauces et de toutes les préparations...

Et l'on baise avec, l'on bouffe avec, l'on s'habille avec, l'on se “loisiresque” et se “vacancise” avec, l'on va à l'école avec, au boulot avec, on fait ses courses avec, on s'exprime et se “relationne” avec, on vit avec, on pense avec, on se “cultive” avec, on s'y vautre dedans, on s'en enduit la couenne de l'âme, on s'en tamponne et se tortille cul à cul, ventre à ventre, visage à visage les yeux globes lumineux fixe dans les discothèques...

Corniflarderie du monde, partout/partout, passe partout, qui “chicpue” le cornichon dans sa saumure, la mayonnaise éventée et la crevette-sexe-sale... Le monde s'y vautre et s'en régale...

Et il t'en cuit si t'y topes pas dedans!

Des cloques sur la peau, plutôt que ce relent de crevette-sexe-sale qui “chicpue” jusque dans des rêves devenus des besoins/besoins !

Le téléphone portable, la photo numérique, le MP3, internet et les blogs... Le Samsung à carte mémoire, les glisses en montagne, les acrobaties nautiques et les appart's déco... Ne sont jamais, au grand jamais, par eux-mêmes et selon l'usage que l'on en fait, des vecteurs de "corniflarderie"...

Car la même "corniflarderie" existait déjà au temps du "Panem et Circenses" des forums, échoppes, jeux et arènes de la Rome antique...

Le téléphone portable, la photo numérique, le MP3, internet et les blogs... Et même les revues "People"... Tout cela dans ce qui relie les gens entre eux, dans ce qui les fait penser, réfléchir, prévoir, se retrouver, s'aimer, partager, s'émouvoir, rire et vivre... Peuvent être des vecteurs contribuant à l'évolution de la culture et de la relation...

Je propose donc de ne plus adhérer au culte de la visibilité qui, par ses attributs identificateurs et de reconnaissance, par la seule recherche de l'effet produit et de la représentation de soi, par l'emprise de sa fragrance douceâtre ; dénature la relation, réduit les rêves à des besoins, les émotions à des fantasmes et le partage à une “partouze”...