Lorsque l'insurrection et la sédition gagnent du terrain à la suite de nombreuses manifestations populaires et une grève générale qui s'intensifie et se prolonge ; l'on voit fleurir dans les rangs des foules en marche, les drapeaux rouges des révolutionnaires et les drapeaux noirs des anarchistes...

Drapeaux ou étendards derrière lesquels défilent les meneurs de mouvements insurrectionnels, les preneurs de parole et toutes les personnes suivant ces symboles de ralliement que sont les drapeaux...

Mais un drapeau, qu'il soit rouge ou noir, est toujours un drapeau! Il devient le symbole d'une vérité sans nul doute partagée et fédératrice mais militante, engagée et d'une vision qui s'apparente à une religion... D'un côté celles et ceux qui ne croient qu'à cette religion et à son avènement universel ; et de l'autre côté les “non croyants”, les opposants ou “non convaincus” qu'il faut “aller chercher” et introduire dans le rang... Ou combattre voire éliminer.

J'ai une conception de l'anarchie dans laquelle toute idée de drapeau, de symbole, de mot d'ordre, d'organisation ou d'emprise sur les gens et le monde par la pensée “retentissante”, m'est totalement étrangère...

L'anarchie serait à mon sens une histoire du monde et des hommes qui ne s'est pas encore faite alors même que cette histoire a déjà “embryonné” en divers temps et lieux sans jamais venir à la vie.

C'est l'histoire du monde et des hommes qui succèdera à la civilisation, tout comme la civilisation elle même avait succédé à la barbarie...

Mais il y a dans le “processus” de succession, une “mécanique” : ainsi la civilisation, succédant à la barbarie, a conservé des traces et des formes de cette barbarie originelle qui dominait dans les rapports humains... Et ainsi l'anarchie, histoire du monde et des hommes qui ne s'est pas encore faite, conservera des traces et des formes de la civilisation dominante...

Au final... Mais à dire vrai sait-on la fin?... Les traces et les formes de barbarie, puis de la civilisation, auront disparu.