Montherlant dans ses carnets écrit :

Je me foutais pas mal d'être éternel dans mon oeuvre. Ce que je voulais, c'est d'être éternel dans ma vie.”

... Phrase absolument magnifique!

Les écrivains, historiens, poètes et philosophes Grecs et Romains, ne savaient pas, de leur vivant, qu'ils seraient lus et étudiés plus de deux mille ans plus tard! Et sans doute étaient-ils assez peu connus en leur temps, de bon nombre de leurs contemporains...

Que n'eûssent-ils été, de leur vivant, “éternels”! C'est à dire déjà bien entourés et aimés et écoutés et lus, de leurs proches, de leurs contemporains!

C'est dans la vie que l'on vit, “l'éternel”! Et cela s'appelle l'éternité dans le temps réel vécu, dans le temps de ce qui est partagé entre les gens en un espace de diffusion dont les limites importent peu...

... Van Gogh, et tant d'autres! Des vies de misère, parfois d'exclusion ou d'exil et de solitude!... Et cent ou deux cents ans plus tard, des oeuvres, des tableaux qui valent des fortunes ou sont exposés dans des musées, ou complètent des collections de milliardaires! Ça leur fait “une belle jambe” à leurs âmes!

... Reste la question, très actuelle d'ailleurs, de ces engouements, de ces préférences et de ces notoriétés aussi soudaines qu'éphémères, ne conférant jamais d'éternité à leurs bénéficiaires au “cul bordé de nouilles” et d'un talent discutable...

Si de son vivant, être aimé n'est qu'être adulé, médiatisé et podiumnisé ; ça fait aussi une “belle jambe” pour l'éternité!