En premier lieu au tout début de son intervention, il évoque la crise mondiale actuelle : “c'est grave, on n'a jamais vu ça dans l'histoire, que tous les pays du monde soient concernés, alors que dans les crises précédentes c'était seulement une partie du monde” (en substance)...

Mais quelle est la caractéristique essentielle et générale de cette crise?

Ce sont les conséquences que l'on sait, et dont tous les peuples du monde subissent les effets à une bien plus grande échelle qu'en temps “normal”, de la spoliation et de l'utilisation de richesses de la planète ( matières premières, terres, mers, sous sol, forêts, industries, agriculture, immobilier, ressources financières, marché des produits alimentaires et de consommation et de biens et d'équipements) par des groupes de personnes constituant des sociétés d'actionnaires, d'institutionnels, d'organismes et de financiers dirigés par un “noyau dur” de décideurs acheteurs/vendeurs afin de réaliser les profits les plus élevés possibles au détriment du plus grand nombre de gens...

Exactement de la même manière qu'au Moyen Age féodal ou durant la période de la Fronde, en France au 17ème siècle...

Et tout aussi exactement de la même manière qu'au temps de l'empire commercial des Phéniciens ou celui de la République de Venise, avec, à chacune de ces époques, les pirates de la Méditerranée...

Le “principe” est le même, et immuable :

Des personnages puissants et influents constituent des réseaux plus ou moins mouvants par le jeu d'alliances et d'allégeances opportunistes, provisoires et dispersées dans l'espace géographique, et se rendent maîtres de toutes les richesses, de tous les marchés, ne cessent d'accroître leur patrimoine immobilier (terres et bâtiments) ainsi que leurs revenus financiers... Tout cela “sur le dos” et donc sur le travail du plus grand nombre ou en rentabilisant le travail par une organisation la plus efficace possible et avec l'utilisation d'une technologie, tout cela bien sûr à leur seul profit et ayant un impact durable et néfaste sur l'emploi, la vie des gens...

Paradoxalement, c'est durant les crises les plus graves, celles qui sont aussi censées toucher des classes sociales mieux protégées ou même des gens relativement aisés, que se font les plus grandes fortunes, les plus grands profits à court terme...

Ensuite Nicolas Sarkozy annonce pour 2010 la suppression de la taxe professionnelle, principale ressource des collectivités locales et revenu important pour le budget des communes notamment.

En contre partie, il demande aux entreprises et aux industries de ne pas “délocaliser”... Coût de cette mesure 8 milliards d'euros, dit-il (en fait 28 milliards d'euros représentant l'ensemble des recettes de la taxe professionnelle)...

Où va-t-on trouver 28 milliards d'euros, si ce n'est en grande partie, dans le porte monnaie des particuliers que nous sommes? Ou par de nouveaux prélèvements et taxes plus ou moins masqués?

Les milliards aux banques? C'était pour protéger, sécuriser l'épargne des Français... Certes! Mais il demeure tout de même une ambiguité : une partie de ces sommes sera de toute manière utilisée selon les lois du marché (qui se moquent de celles des états et de leurs gouvernements), d'un marché dont les décideurs inventent et imposent sans cesse de nouveaux mécanismes financiers et fonctionnels de plus forte et de plus “invulnérable” emprise)...

La suppression de la taxe professionnelle ne règlera que très partiellement et de manière peu significative le problème des délocalisations :

Seules les petites et moyennes entreprises, celles qui n'ont pas de cotation en bourse, qui sont l'oeuvre d'entrepreneurs indépendants et particuliers, et qui emploient quelques salariés... Demeurent et fabriquent sur place. L'on voit mal par exemple, comment les nombreuses petites entreprises artisanales au service d'une clientèle locale et achetant leurs matériaux, outillage et équipements chez leurs fournisseurs et grossistes habituels, pourraient “délocaliser” ou se fournir sur des marchés lointains, ou faire employer des gens dans des pays lointains...

Mais les autres, celles de grande taille, celles qui sont achetées/revendues par les groupes d'actionnaires et de financiers, ou encore celles de petite structure qui sont gérées par des directeurs locaux ou régionaux “limogeables” à tout moment par les décideurs basés dans un autre pays... Délocaliseront, fermeront, s'implanteront ailleurs, selon la même loi d'un marché que l'on prétend “moraliser” mais qui ne changera jamais de principe de fonctionnement...

Ce sont les peuples eux mêmes, qui produisent les richesses par leur travail et leur savoir faire ; les peuples seuls et d'une manière généralisée dans le même temps historique, qui pourront renverser cette tendance de pesanteur et d'oppression par les minorités possédantes... Sans cependant imposer des modèles ( plans économiques programmés et normes de production standardisées, institution de règles contraignantes, collectivités toutes puissantes et tout aussi orientées vers le profit de quelques “privilégiés”)...

Il existe deux “principes universels” : celui du “rapport de forces” et celui du “rapport de symbiose”, ces deux principes étant souvent, d'ailleurs, liés entre eux... Le “rapport de symbiose” est plus favorable au maintien de la vie, de l'existence et de l'évolution des êtres vivants, que le seul “rapport de forces” dans toute sa brutalité... Lorsque le “rapport de forces” domine et dérive dans sa forme la plus brutale, alors survient un déséquilibre forcément défavorable au plus grand nombre d'êtres vivants, tout en étant très provisoirement favorable à un plus petit nombre de ces êtres... Jusqu'à l'ultime épisode de l'histoire d'un monde (notre planète en l'occurrence)...