L'on “découvre” aujourd'hui les dérives de la mondialisation économique... Comme si cette dernière était un “fait nouveau” particulier à notre temps!

Mais la mondialisation économique (et financière) n'est pas un “fait nouveau”... Ni ses dérives ou ses supposées vertus...

Je citerai ici deux exemples :

-L'empire commercial et économique des Phéniciens autour du bassin méditérranéen dans l'antiquité...

-L'empire commercial et économique de la république deVenise aux 15èmes et 16èmes siècles du temps des Doges...

Dans le temps qu'ont duré et se sont imposés ces deux empires, des ports situés à proximité d'importantes voies fluviales ou le long de côtes en des lieux à partir desquels on pouvait rejoindre rapidement d'autres pays voisins, ont contribué à l'émergence de puissances maritimes, économiques, marchandes et financières... Le pouvoir et la richesse des familles et puissances régnantes de ces empires était tel, qu'il ne pouvait que subordonner à leur rayonnement, à leurs lois et à leurs intérêts, tous les rois, tous les princes, tous les gouvernants des pays non seulement voisins, mais de l'ensemble du monde connu à l'époque...

Et n'oublions pas la piraterie, dont les activités au temps des Phéniciens puis à l'époque de la République de Venise arrangeaient bien les affaires des uns et des autres tout en organisant des réseaux prédateurs... Il en est de même de nos jours, avec les paradis fiscaux, les actionnaires, les organisations mafieuses, le blanchiment de l'argent venu de la prostitution, de la drogue et du racket...

Le fait de “découvrir” - et de s'offusquer des dérives et des vices qui découlent du fonctionnement d'une telle “machine universelle” (ou au contraire d'en louer les supposées vertus) ou encore d'en considérer les rouages comme se mouvant aussi inéluctablement que le vent... N'est pas, non plus, un “fait nouveau”...

Ce qui serait nouveau, ce serait une sorte de “passage” s'ouvrant entre deux mondes : le monde tel qu'il est d'une part , et le monde rêvé d'autre part...

Le fait nouveau serait que le “passage” s'ouvrirait entre le monde tel qu'il est, et le monde rêvé, sur un monde que nul n'a jamais imaginé...