Brel, Brassens, Ferré... Le samedi 10 janvier 2009, ou plus exactement le dimanche 11 à 1h 05 sur France 3... L'on peut dire que ce fut un évènement sur la planète de Radio France Télévision! Même si cet évènement était en réalité une commémoration.

Le 6 janvier 1969, nos trois compères réunis, c'était et cela devait devenir la photo mythique de la seconde moitié du 20ème siècle... Peut-être pas aussi mythique que les pas du premier humain sur la Lune le 21 juillet de la même année, mais mythique tout de même...

Documents, enregistrements, images d'archives... Leur parole, leur voix, leurs visages...

Les “trentenaires” et autres générations d'aujourd'hui, en particulier les nouvelles générations d'après le mur de Berlin, celles qui entrent dans le 21ème siècle, habitent dans des pavillons de quartiers de grandes villes ou dans des espaces ruraux urbanisés, regardent plutôt sur Antenne 2 le samedi soir “On est pas couchés”, le “clone” un peu relooké de “Tout le monde en parle”...

Il n'y a plus de mythes... Ce sont les modes, les engouements, les constellations de “People”, d'intellectuels branchés et de formation universitaire, qui ont supplanté les mythes...

Et de ces constellations il en explose en gerbes de toutes les couleurs dans un ciel de fête foraine bruyante et permanente.

Sur le Net et sur toutes les scènes publiques autant qu'à la télévision, éclatent désormais en faisceaux arc-en-ciel de lumière des visages peints et des silhouettes qui transent dans des déguisements étranges... Et les paroles, les voix ; sont des cris, ou des langages de ghettos, ou parfois, de la poudre à feu autorisée par les artificiers des tribunes officielles...

Les “refaiseurs de monde”, les intellectuels branchés tenant colloques, salons et cafés scènes, les chanteurs d'un été ou d'un jour... Sont en outre relayés, “tirés à la brouette”, ou devancés par toutes sortes de constellations de blogosphères ou de forum-sphères poussiérant à l'infini sur la Toile...

Le Net au début du 21ème siècle, est comparable à la naissance d'un univers, à une sorte de “big bang” : les systèmes stellaires ou planétaires n'auront leurs orbites, leurs espaces définis et leur rayonnement, que dans l'avenir... En attendant les “mythes” ne sont dans cette “ovulation” cosmique, que poussières fulgurantes éparpillées ; poussières d'une autre dimension peut-être, que la dimension d'avant ou d'après le “big bang”...

Devant le petit écran de la Télévision le samedi soir dans les pavillons de banlieue, dans les constellations de blogosphères et de forum-sphères, les “mythes” sont invisibles ou apparaissent anachroniques ou “hiéroglyphiques”, tout à fait fortuitement par “zapping-bricolage”...

Brel, Brassens, Ferré... C'était de la parole, de la voix ; et cela “prenait aux tripes”... Et l'on ne “zapping-bricolait pas”, ce qui “devait être” était ou finissait par être... la “compète” a changé de dimension. La “compète” n'est même plus tout à fait une “foire d'empoigne”. La “compète” n'a plus de règles, plus de “morale”, plus de vertu bienfaisante, plus de qualité, plus de défaut : elle est aussi insipide qu'un plat cuisiné sous cellophane dans les rayonnages d'un super marché géant... Mais elle fait encore et toujours plus courir parce que, dit-on, martèle-t-on, “ça sera mieux et moins cher et que peut-être, avec un peu de chance, tu vas gagner le yoyo!”

Les mythes ont disparu, ils ont émigré ou “chrysalidé”... Mais putain, qu'est-ce qu'il y a comme mites et termites!