L'on peut se demander si ces riverains n'ayant pas vue sur la mer et n'ayant jamais été invités sur des rivages que par projection comme au cinéma, par exemple ; auraient pu inventer ces paysages aussi étonnants, aussi vrais et aussi beaux ; s'ils avaient eu vue sur la mer, s'ils avaient été invités sur de vrais rivages, et s'ils avaient bénéficié des conditions les plus favorables pour produire en images ces paysages...

Ces riverains là, n'ayant pas vue sur la mer et jamais invités sur de vrais rivages, se sont sans doute débattus dans des jardins clôturés, ont vécu avec toutes les fenêtres de leur logis ouvertes alors que les personnes auprès desquelles ils demeuraient se plaignaient de courants d'air... Et refermaient les fenêtres.

Alors, ils ont produit en images, en images qu'ils ont été seuls à faire éclater d'aussi vrai, ces paysages étrangement beaux, aux couleurs audacieuses...

... Il vient dans l'adversité, dans une certaine solitude, dans le silence aussi insolent, aussi violent et aussi bruyant du monde, sans vue sur la mer, sans invitation sur aucun rivage vrai et avec seulement des rêves ayant réussi à traverser les mers et à se poser sur d'invisibles rivages... Une certaine capacité à produire de l 'improbable et peut-être du sublime.