L'on se souvient peut-être de cette vidéo qui circulait sur le Net en mai 2007 lors de la campagne présidentielle en France...

... 2009. Des forces de l'ordre lourdement casquées et harnachées de protections cuirassées, avançant en troupes serrées dans les rues et les avenues, encerclant bâtiments publics et places, armées de lances à incendie, de grenades lacrimogènes, de longues matraques et de fusils d'assaut à balles de plastique sinon à balles réelles... Et, en face des forces de l'ordre, partout, dans toutes les grandes villes du pays, autour des sites industriels, des dépôts de marchandises, des usines, des universités, des raffineries , des centrales d'énergie, des échangeurs autoroutiers, des principaux rond-points, des dépôts de bus, des gares et des aéroports... D'immenses foules en rangs tout aussi serrés, et en avant de ces multitudes, toute une jeunesse des lycées, des collèges et des universités, et toute une constellation de membres d'associations de sans abris et de chômeurs... D'immenses foules de « laissés-pour-compte » de l'économie mondiale, d'exclus, de licenciés, de « bas revenus », de retraités, d'artisans, d'entrepreneurs et d'agriculteurs ruinés, de modestes employés d'administration ou de services... De femmes et d'enfants, de toute une population excédée...

Et les barres de fer, les pavés, et toutes sortes de projectiles, tranchants ou contondants, volaient... Les coups de feu claquaient, les balles en plastique ou réelles trouaient les peaux, traversaient les visages et les poitrines...

Vitrines fracassées, voitures renversées et carbonisées, commerces et grandes surfaces pillés, immenses colonnes de fumées noires de pneus brûlés, matraques et fusils d'assaut repris aux forces de l'ordre encerclées, assiégées et désarmées par des commandos bien organisés et déterminés...

Les Champs Elysées dévastés, le Fouquet's et le George V en feu, les belles automobiles dans les vitrines des garages de luxe, réduites à des tas de tôles tordues, Fauchon pillé et des boîtes de caviar roulant dans le caniveau...

Cela avait commencé par une grève générale... Tout était bloqué dans le pays, les rideaux des commerces baissés, aucun transport public ou privé, plus de taxis, les vélos étaient volés, plus d'approvisionnements, plus rien...

Faillite des politiques et du gouvernement... L'assemblée nationale éclatée en factions rivales inconciliables. La police elle même divisée, et les forces armées sollicitées de part et d'autre des combattants...

Puis il y eut ces assemblées populaires, avec à leur tête de ces tribuns de la rue dont la plupart étaient des intellectuels, des écrivains ou des scientifiques et des philosophes et même des poètes, tous accompagnés aussi d'entrepreneurs et d'artisans et de gens de la terre et d'économistes, et même tout simplement de mères de famille, de responsables d'associations ou de personnes déterminées dans quelque action locale à mener... Tous ces gens réunis en assemblées populaires, qui n'avaient jusqu'alors jamais pu se faire entendre, tous ces intellectuels, ces écrivains et ces penseurs que les médias occultaient et que le pouvoir étouffait...

La toute première « grande mesure », spectaculaire, et qui pratiquement, mit fin aux pires violences dans la rue, fut la ruine complète, brutale et organisée, des Actionnaires et détenteurs de portefeuilles financiers : les dizaines de millions d'euros de dividendes et d'actions changèrent de mains par la force du plus grand nombre devenue toute puissante.

... 2009, oui... Mais là, ma vidéo, la vidéo fiction de mai 2007 que j'évoque, « dérape » quelque peu... Dérape en direction d'une réalité galopante, une réalité qui se met à chanter dans le feu, venue d'une crise économique, financière, sociale et politique...

Tremblez, actionnaires et banquiers! Vos jours sont comptés, et si vous ne desserrez pas les cordons de vos bourses impies, nous arracherons vos écus par la force et il se pourrait bien que vous y laissiez votre peau!

... Que vive 2009 et que tombent les Actionnaires!

Ne dites pas que les Actionnaires sont nécéssaires à l'écomonie : leur fric n'est pas réinvesti, leur fric sert essentiellement à acheter des chaînes de sociétés immobilières, des marinas et des palaces hôteliers, des piscines privées et des palais, à se payer des chasses à courre, des prostituées de luxe et des enfants à peloter. Ce sont des prédateurs qui dans le monde animal n'ont pas d'équivalent...

La seule « exception » que je fais, des actionnaires, c'est celle de ces salariés d'usines obligés par leur patron ou par leur groupe, de souscrire des « parts » produisant annuellement un « dividende » : ce dividende là reste une misère et ne compense absolument pas une vraie augmentation de salaire ; et de surcroît, les parts d'actions censées constituer un capital retraite, ne valent plus rien en cas de vente forcée ou de liquidation de la société ou de crise économique!

... Que vive 2009 et que ces milliards que nos politiques font valser, aillent dans nos poches par la force de notre volonté!