... Au cas où l'un ou l'autre d'entre nous deviendrait célèbre après sa mort, il faudrait que, de son vivant, il réfléchisse à donner une destination, un ou des bénéficiaires, aux droits d'auteur dont il ne pourra lui-même profiter...

Famille? Descendants directs ou colatéraux? Amis? Une association littéraire? Une organisation humanitaire? Secours Catholique? Sos enfants en détresse, UNICEF?... Recherche médicale? SPA? Sans abris? Alzeimer? Cancer? Ou encore au profit des auteurs et écrivains méconnus, marginaux, refusés et passant leur vie à écrire sans jamais être reconnus?

Voilà une question intéréssante en effet! Parce que si c'est pour "engraisser" quelque bénéficiaire (genre éditeur classique ou descendant direct ou indirect qui n'a manifesté que de l'indifférence voire du mépris) alors, NON, NON et NON! (dans ce cas plutôt crever anonyme et rester anonyme)...

... Est-ce que ça existe, le "patrimoine littéraire et artistique de l'Humanité"? (c'est à dire comme une sorte de "musée" public et planétaire où tout un chacun peut librement accéder... Et où les oeuvres ne peuvent jamais être achetées, jamais vendues, et n'avoir aucune valeur commerciale?

... Néanmoins je me pose la question suivante : et si un ou des éditeurs, un descendant de l'auteur, ou encore une ou des personnes profitant du succès d'une oeuvre posthume (et de son auteur) devenait l'intermédiaire par lequel l'oeuvre (et son auteur) toucherait, intéréssait, passionnait, ne serait-ce qu'un ou quelques lecteurs en particulier? Que la découverte de cette oeuvre à travers un ou plusieurs livres de cette oeuvre, “changeait la vie” de ce ou de ces lecteurs?

... Alors, peu importe le devenir pécunier de l'oeuvre, lorsque l'auteur n'est plus de ce monde : ce qui importe vraiment, alors, c'est le champ dans lequel l'oeuvre dépose sa semence, et comment ce champ accueille la semence...

La semence déposée dans le champ...

... Cela me paraît comparable, cette question de "semence déposée dans le champ" (à propos d'écrits ou d'oeuvres disséminés sur le Net par exemple)... Aux "briques de la vie" existant dans l'univers, et dont les éléments peuvent un jour être réunis pour "amorcer" la vie...

Parce qu'en définitive, les écrits ou les oeuvres visibles sur le Net, publiés en des livres ou non, ne viennent à la vie (c'est à dire ne sont portées à la connaissance d'un public "élargi") que dans la mesure où ils sont en quelque sorte "pris en main", un jour, par un "architecte" des "briques de la vie"...

L' "architecte" peut être bien sûr, un éditeur, un descendant dans la famille de l'auteur disparu, un ami, un "mécène", ou encore une association littéraire par exemple... Mais je crois aussi que cet "architecte" doit nécessairement être un acteur dans un ensemble de conjonctures favorables à la venue à la connaissance de l'oeuvre... Si ces conditions ne sont pas favorables, ou insuffisantes, même le meilleur "architecte" possible n'y pourra rien...

La vie vient, ou ne vient pas... Ou avorte...