L'amertume, les regrets, le ressentiment... Tout ce qui nous vient, si difficile à vivre et qui nous fait si mal... Lorsqu'un être cher ou proche ne donne signe de vie ; lorsqu'un ami ne répond pas, lorsque l'indifférence nous entoure... Tout cela n'est jamais un moteur de développement. C'est une pesanteur, un frein, un mur...

A “tourner en rond” dans une telle pesanteur, aussi étouffante que des mauvaises herbes dans un parterre de fleurs, l'on n'y gagne jamais rien! L'on y perd même ce qui nous reste de meilleur en soi.

Mais le souvenir de ce qui fut d'heureux dans la relation qui s'est établie, dans le moment privilégié – et peut-être unique, exceptionnel – de cette relation ; l'espérance qui demeure attachée au souvenir, la certitude du caractère aléatoire des rencontres et des évènements - et donc du bonheur possible pouvant venir – lorsque se produisent ces rencontres et ces évènements... C'est celà, je crois, le moteur de développement et d'inspiration.

Inspiré et agissant, libéré de la pesanteur qui enferme ou désertifie, tout ce qui doit un jour, peut-être, nous relier au fil qui a été coupé, à ce dont nous avons été séparé... Est à conquérir ou à reconquérir.

Mais cette pesanteur est comparable à la force de gravitation qui, irrésistiblement, retient les êtres et les choses d'un monde à la surface de ce monde.

Seuls – et sans doute “privilégiés”, quelques “astronautes” (si je puis utiliser ce terme d'astronaute en l'occurrence) parviennent au prix d'un entraînement de toute une vie, à se libérer de cette pesanteur.