Prix et auteurs à la pelle...
Par yugcib le mercredi, octobre 1 2008, 06:19 - Articles - Lien permanent
Prix et auteurs à la pelle...
L'univers de l'édition en ligne, de la production
d'ouvrages par les auteurs qui n'optent pas ou plus pour l'édition
classique par éditeur interposé (éditeur à
compte d'édteur ou éditeur à compte d'auteur ou
édition libre par imprimeur) est un univers "en voie de
développement"...
Et cela suppose toute une
recherche, tout un travail, tout un investissement, tant de la part
des prestataires de services (en particulier les éditeurs en
ligne) que de la part des auteurs eux-mêmes... Et il "en
sortira quelque chose" inévitablement et inexorablement.
... Pour ma part, j'ose à présent le dire quoique
dans mes réflexions et mes interventions sur les forums je
l'avais déjà suggéré à ma façon...
L'existence de tous ces prix assez nombreux décernés
par des jurys, des comités de lecture ; me laissait bien
perplexe... Et peu convaincu quant à la portée réelle.
Je trouvais que c'était un peu "surfait", et
essentiellement orienté dans le sens du monde auquel nous
sommes habitués, c'est à dire dans un sens qui tend
plutôt à mettre en valeur une oeuvre ou un auteur qui
"passe bien", recueille un certain nombre de
suffrages...Même si, il faut quand même être
honnête, l'on prend réellement en compte la qualité
littéraire de l'oeuvre...
... A dire vrai je n'ai jamais
"condamné" ni "fustigé" ni
formellement désapprouvé cette pratique du "prix
ceci ou cela"... Je ne comprends que trop, et avec une certaine
indulgence, ce que peuvent ressentir les gens à partir du
moment où ils ont cette aspiration tout à fait
"émouvante" (et parfois drôle) à être
reconnu, lu, remarqué, commenté...
Simplement, je
n'ai jamais au fond de moi, dans mon esprit et dans mon coeur,
vraiment adhéré à cette "politique" du
"prix ceci ou cela"... Et je suis convaincu (même si
je n'ai pas d'idée ou de projet précis à
soumettre) qu'il existe des "solutions" (ou d'autres
moyens) que les prix ceci ou cela, pour faire connaître un
auteur, l'aider dans son parcours littéraire... "L'exister"
en somme...
... La seule chose que je déplore (et qui
parfois me fait mal) c'est le comportement de certaines personnes
dans des situations qui leur sont "très personnellement
sensibles"... (Mais le Web et les forums d'expression à
ce sujet n'ont pas "inventé la foudre" : les
comportements déplorables existaient déjà avant
le Web et existent toujours en dehors du Web)...
Il y a deux
ans à une certaine époque j'étais présent
sur 17 forums : j'en suis revenu! (ou plutôt j'ai laissé
dans les forums, de ci delà, "quelques chrysalides"
d'une souveraine et éternelle transparence...)
...Et
j'en viens à une question qui me paraît essentielle :
L'ensemble de nos lecteurs constitue-t-il un "territoire"?
Et nous-mêmes les auteurs, sommes nous en tant que lecteurs des
autres, dans le territoire d'un auteur?
Si l'on prend en compte
la réalité naturelle de l'existence des courants de
sensibilités, d'idées, de préférences, de
goûts et d'habitudes de lecture ; il semble bien qu'il y ait
effectivement là, par le jeu de ces courants de sensibilité
et par les liens qui s'établissent entre eux, des
"territoires" qui se forment et se définissent...
Mais je pense aussi que ces "territoires" ne sont pas
toujours systématiquement dépendants des courants de
sensibilités, et que d'autres liens, étranges,
informels, surprenants, voire "illogiques", peuvent se
former...
Que ce soit dans le domaine de l'édition
classique (telle qu'était l'édition avant le Web et le
demeure encore) ou dans le domaine de l'édition en ligne ou de
l'auto édition; et cela quelle que soit la "superficie"
(ou l'étendue) du "territoire"... Quel auteur peut
dire qu'il connaît bien et définit son territoire?
Jusqu'en quelles limites?
N'est-il pas essentiel, ou du moins,
"assez important", pour un auteur, de bien connaître
et de définir son "territoire"?
Et qu'est-ce
qu'un "territoire"? Un "fief"? Une aquisition par
"héritage" (spirituel, culturel, transmission d'un
patrimoine de pensée et de facture)? Une conquête, une
occupation, un comptoir, des ports, un delta, la rive d'un fleuve,
une congrégation de terres séparées et
dispersées? Une colonie? (tout cela bien sûr est
"symbolique")...
Si dans le présent même,
c'est à dire dans la durée d'une saison, d'une époque,
d'un "segment d'existence", voire d'une vie entière
; le "territoire" devient une réalité (même
imprécise ou diffuse), il n'en est pas tout à fait de
même de ce "territoire", dans une perspective ou dans
une dimension de temps n'ayant rien à voir avec la durée
de la vie humaine... Car dans cette dimension là, dans cette
perspective, il est évident (et naturel) que les "territoires"
se délitent, se morcellent, disparaissent, se reforment, se
recomposent...
Les "territoires" nous survivent alors
que nous mourons, et ils nous survivent peu ou prou, sans jamais
cependant "franchir les ères glaciaires", et encore
moins les espaces galactiques...
... Ces indicateurs, sortes de
"capteurs" fonctionnant selon un certain nombre de
paramètres, que la technologie informatique met à notre
disposition, et qui permettent de "nous faire une idée"
du "territoire" possible, si perfectionnés
soient-ils, si bien étudiés et intégrant sans
cesse de nouvelles données ; ne sont en réalité
que des "béquilles blanches pour mal-voyant" (nous
sommes tous des "mal-voyants" dans un spectre comme celui
des couleurs ou de la lumière)...
... Enfin, les lecteurs
que nous sommes nous mêmes, les auteurs, des autres auteurs...
sommes dans le "territoire" de l'auteur que nous lisons.
Mais nous y sommes temporairement ou durablement... Témoigner
d'avoir été dans ce territoire et d'avoir dit ce
qu'était ce territoire tel que nous l'avons traversé,
tel qu'il nous est apparu, et dire ce que nous avons éprouvé
en le traversant... C'est en quelque sorte contribuer à la
définition, à l'existence de ce territoire...
Une
oeuvre sans territoire est une oeuvre morte tant qu'elle n'a pas de
territoire... Un auteur sans territoire est un voyageur sans domicile
d'accueil... Un lecteur qui n'est d'aucun territoire est un lecteur
inutile, ou plutôt un promeneur qui cueille des baies le long
des haies et les mange puis les digère...
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