Le monde barbare est-il celui qui définit un autre monde comme étant un monde barbare par la science, la connaissance, les valeurs et la civilisation qu'il invoque afin de décréter cet autre monde barbare... Ou bien la barbarie est-elle comme il le prétend, du côté de cet autre monde tel qu'il est?

Les uns en effet, affirment à propos des autres (et ils sont crus) : “ce sont des barbares”. Mais les supposés ou décrétés barbares, affirment eux aussi à propos de ceux qui les accusent d'être des barbares : “ce sont des barbares”.

Et si de surcroît, deux croyances religieuses aussi intégristes l'une que l'autre, soutiennent l'une un monde, et l'autre un autre monde, si deux idéologies, deux cultures, deux systèmes économiques ou politiques s'affrontent et ne peuvent coexister même séparés par un mur ou par quelque traité ; alors la barbarie est partout et se “barbarise” encore sous toutes les formes nouvelles et à venir qu'elle prend au fil de son évolution dans le temps.

Si je n'aime pas le monde dans lequel je vis, c'est parce que je ne peux même pas dire de ce monde qu'il est barbare au risque d'être moi-même aussi barbare à ma façon, que ce monde.

Car la barbarie appelle la barbarie, et à la violence répond la violence...

Il y a des barbares très intellectualisés et très civilisés, dont les invasions ponctuelles et répétées sont brutales, ségrégatives et laminantes de pensée dirigée et toute puissante.

Il y a des barbares qui rouent de coups, violent et maintiennent dans l'ignorance leurs femmes et leurs filles, et qui peuvent parfois se montrer dans le monde, se vautrer dans le monde, tels des êtres “bien pensants”, intellectualisés et civilisés...