Ce ciel empli de tant d'oiseaux...

   Il est courant aujourd'hui, d'ouvrir un ciel dans lequel on accueille tous les oiseaux de passage... Au nom d'une certaine liberté de penser et de s'exprimer, et de voler...

Mais beaucoup de ces oiseaux tracent des arcs de lumière dès qu'ils entrent dans le ciel tout grand'ouvert ; et un jour ou l'autre, rayent le ciel de leurs ailes...

Ces “arcs de lumière” ne sont parfois que des “effets spéciaux” ou de jolis cordons argentés que l'on prend plaisir à toucher, tombés du ciel à “coups de trompette d'anges”.

L'une des réponses possibles -et ayant cours dans le monde- consiste à envoyer dans le ciel des “substances” qui éloignent ces oiseaux traçant des arcs de lumière mais rayant un jour le ciel, ou les pousse à s'éloigner d'eux mêmes... Ou d'attendre qu'ils se posent au sol pour les tirer au lance pierres.

Existerait-il dans le ciel, un passage par lequel ces oiseaux là, après avoir tracé leur arc de lumière, ne rayeraient plus le ciel parce qu'ils auraient appris dans ce passage à déployer “autrement” leurs ailes?

Un tel passage serait-il encore à inventer? Et comment l'inventer sans qu'il ne s'ouvre que sur un autre ciel tout aussi ouvert mais tout aussi improbablement universel et tracé de ces mêmes arcs de lumière?

Que les arcs de lumière soient véritables ou qu'ils ne soient que des “effets spéciaux” ou de jolis cordons argentés... C'est, il me semble, la dimension et le sens du vol qui, aujourd'hui, font défaut dans le monde.

Et lorsque cette dimension et ce sens du vol “embryonnent” dans le monde et existent tels des foyers disséminés sur la Terre entière, la souveraineté de l'arc de lumière par la pureté et par la force de sa clarté n'est pas toujours présente dans la flamme du foyer...

... Je considère que le devoir d'un bon écrivain ou d'un artiste de talent, c'est d'évoluer vers une dimension de pensée à la hauteur de son talent...

Et de même, je considère qu'une personne qui réfléchit et pense, a aussi le devoir de soutenir sa pensée par une expression écrite (ou même orale) ou artistique si possible, à la hauteur de sa pensée...

Mais ce n'est pas cela, uniquement cela, le devoir de l'artiste ou de l'écrivain qui consiste à s'efforcer dans l'évolution de son écriture ou de son art, et de sa pensée... C'est aussi celui qui consiste à tirer les gens rencontrés et fréquentés dans l'expression du meilleur d'eux mêmes... Et de ne pas, non plus, dominer les gens ni exercer sur eux un pouvoir totalitaire ou arbitraire.