Tous ces festivals... Et ces « festiveaux » de la saison d'été en notre beau pays de France, cela me laisse rêveur!

Non pas que je les critique ou les trouve inutiles et vains, loin de là... Et d'ailleurs je souhaite de tout coeur qu'ils soient maintenus, encouragés et bien présents dans notre « paysage culturel »; que subventions et aides financières publiques ou privées puissent encore pourvoir à leur trésorerie...

Mais... Pour un écrivain qui écrit, un chanteur qui chante, un saltimbanque qui pratique le diabolo, un conteur qui conte, un amuseur qui amuse « à ses petites heures » ou d'une manière « informelle », et en définitive pour toute personne créant ou produisant quelque chose... « festivaler » en Arles, en Avignon, à La Rochelle ou à Clermond Ferrand... Tel un simple observateur spectateur vacancier noyé dans la foule et situé derrière le cordon où « tout se joue » ou encore assis sur les gradins... C'est « un peu frustrant », je trouve...

Il vient alors comme une envie d'être convié, invité à « passer de l'autre côté du cordon »... Mais « les jeux sont faits » depuis déjà plusieurs saisons : et oui! Il faut de l'organisation, que les artistes soient par ailleurs quelque peu référencés, les programmes établis et minutés...

Reste la possibilité de poser quatre planches recouvertes d'une nappe rouge sur deux tréteaux de fortune, de monter une petite estrade au milieu de la rue piétonne, ou de planter un décor tout simple de carton et de papier craft, de se « coiffer le nez » d'une boule rouge et de faire soi même son numéro de clown ou de poète... En plein festival! Sans doute y aurait-il quelques spectateurs, pas forcément critiques ou condescendants, mais aussi une « descente » de la maréchaussée ou du service d'ordre du comité des fêtes...

Comme je dis parfois à des personnes qui me sont proches ou de ma connaissance : « Toi qui ne fais rien, c'est à dire qui n'écrit pas, ne conte pas, ne clowne pas, ne chante pas, ne dessine pas, n'amuse pas le monde... Cela te laisse de la disponibilité et du temps pour lire, voir, profiter de tout ce qui se fait. En somme tu as bien de la chance parce que toi, dans tous ces festivals et ces « festiveaux », tu n'as jamais de « pincement au coeur », jamais de frustration...

Le pire je crois, pour un écrivain qui écrit, ce sont les manifestations littéraires « arpentées » en observateur spectateur anonyme rêvant dans le vide de ces jolis visages et élégantes silhouettes de femmes, de ces robes et de ces étoffes si proches à effleurer dans la foule mais si lointaines à retenir ne serait-ce qu'une heure bleue à ses côtés...