... L'écriture qui s'apparente par exemple, à l'une de ces phrases que l'on inscrit dans le “livre d'or” d'un lieu de recueillement, de mémoire, de souvenir... Ne “postule” jamais... Cette écriture là est aussi, dirais-je, de la “même famille” que celle d'un journal intime, d'un petit carnet que l'on porte sur soi et dans lequel on transcrit sa pensée intime, on note ces “petites ou grandes choses de notre vie”, et où l'on brosse aussi, de petits tableaux à propos d'un paysage, d'une rencontre, d'un lieu visité... Alors oui : cette écriture là est assez proche de la prière du croyant, du croyant dirais-je, “profondément croyant”... Cette écriture là n'a qu'un seul interlocuteur : l'être qui vit en soi, l'être intime et seul comme le “cosmonaute dans sa capsule de survie” au milieu de l'espace.

... Et l'écriture qui s'apparente par exemple, à ce que l'on peut exprimer par des mots et des phrases comme sur les pages d'un carnet ou d'un journal, mais dans un forum ou sur un blog... Ou dans les pages d'un livre... peut être AUSSI une forme de prière... Différente, mais une forme de prière tout de même... Et cela dans la mesure où l'interlocuteur n'est pas “cet autre” en particulier, soit cette ou ces personnes que l'on connait, que l'on rêve de rencontrer, par la quelle ou par lesquelles on voudrait bien être lu... L'autre, alors, cet “autre”, devient le “possible meilleur de lui même” mais surtout, cette sorte de “radar”parcouru dans toute son étendue, d'ondes réceptrices et émettrices... Un “radar” tendu dans l'espace, dont la dimension nous échappe, mais qui nous perçoit, nous écoute... Comme Dieu, ce Dieu des croyants, le ferait...

Et il importe alors au “cosmonaute” qui rédige, seul et prisonnier dans sa capsule de survie, son “journal de bord”, d'écrire les mots vrais, les mots les plus sincères, les mots de l'esprit et du coeur qui ne sont pas ces mots “de synthèse”, ces mots “pour faire joli dans le monde”... Il importe au “cosmonaute” de dire à ce Dieu... ou à ce qui lui ressemble... A quel point il l'aime. Et comment pourrait-il mieux le lui dire que par la facture la plus belle possible des mots et des images qu'il forme?