Là où tu n'as aucune chance de gagner, que te reste-t-il pour combattre?

Quoi que tu sois et que tu fasses, toi le poète, l'être qui pense, l'écrivain ou l'intellectuel de coeur et d'esprit, l'artiste libre ou tout simplement celui ou celle qui ne prend pas le chemin de tout le monde... Que peux-tu en face des « toubabs », qui ne parlent et n'ont jamais parlé le même langage que toi, qui sont de ces cohortes d'intellectuels de formation et de gens « du monde » essentiellement préoccupés de leurs petites affaires?

Et que pourrait, un être de la même trempe qu'Aimé Césaire par exemple, en face des « Monsanto » et des « Bill Gate » de la planète ou des analystes financiers au service des plus puissants décideurs économiques?

Quoi que tu sois et que tu fasses dans ta vie, il est de ces univers peuplés d'êtres qui ne cesseront jamais de te mépriser, ne te reconnaîtront jamais... Dans ces univers là, l'on n'y parle que la langue des « toubabs ». Alors toi, avec ton « autre langage », puisque tu as perdu et qu'ils se moquent de toi... Ou t'écrasent de toutes leurs certitudes, il ne te reste que l'indifférence ou encore, peut-être, quelques formes de violence... Mais sûrement pas l'amour ni les mots que tu peux dire ou écrire...

La violence du monde, c'est le langage des « toubabs ». Et la pire de toutes leurs violences, aux « toubabs », c'est de faire croire au monde qu'ils ont raison.

NON, NON, NON, ils n'ont pas raison!