Ce qui manque aujourd'hui dans le monde de la littérature c'est une dimension relationnelle, réflexionnelle et poétique... De grande envergure et pouvant, sans pour autant rassembler les peuples et les gens comme le ferait par exemple une idéologie ; fédérer des sensibilités différentes autour de valeurs universelles et indépendantes des modes, de l'ordre établi, de la domination des apparences et de tout ce qui dans notre vie actuelle détermine nos comportements, nos habitudes...

Une sorte de courant qui, dans le monde d'aujourd'hui, par la force d'une écriture, d'un langage, de mots imagés, d'un regard profond et poétique de quelques uns d'entre nous, écrivains contemporains ; puisse « emporter le monde » tel un torrent issu d'une montagne d'âme, d'esprit et de coeur...

Un torrent impétueux d'une eau claire, vive et chantante devenant rivière puis fleuve et delta...

Par le regard que je porte moi-même sur le monde, les gens et les choses de la vie ; les situations et les évènements, les drames, les secousses sociales, les jours heureux ou malheureux des uns et des autres ; il me vient parfois comme une grande tristesse d'enfant... Une tristesse, à dire vrai un chagrin qui n'a rien à voir avec, par exemple le chagrin d'un enfant pleurant au jouet convoité, au cornet de glace refusé...

Ce serait comme une intuition, un souvenir de ce qui fut, de ce qui m'aurait précédé avant que je ne vienne au monde... Ou une sorte de « porte des étoiles » qui s'ouvrirait dans un ciel n'existant pas encore. Et, dans ce qui fut et que je n'ai pas vécu ; dans cette « porte des étoiles » qui s'ouvre, je reconnaîtrais tout ce que j'aime : il n'y a plus d'ennemour... Alors le monde ou du moins certains coins ou recoins du monde, soit-disant « éclairés », me semblent « terres d'exil ».

C'est donc cela, mon vrai « chagrin d'enfant »...

D'autre part, étant né au milieu du siècle précédent, ma « formation intellectuelle » si je puis dire, s'appuie en partie sur la connaissance que j'ai des grands écrivains, penseurs, poètes et romanciers du 20ème siècle Français ou d'autres nationalités, qui à mon sens, avaient vraiment une envergure et une stature d''écrivain.

De nos jours il y a bien quelques dizaines de « très grands auteurs », précurseurs, novateurs, au talent indéniable et qui ouvrent des voies nouvelles, ont une écriture atypique... Et aussi, toute une pléiade de bons auteurs connus ou inconnus...

Mais c'est cette DIMENSION poétique, relationnelle et réflexionnelle, par dessus les modes et les tendances, les habitudes et l'ordre établi ; qui fait défaut dans le monde d'aujourd'hui. Ou qui existe mais n'est pas reconnue.

C'est à peine si de temps à autre sur la scène du monde, s'allument deux ou trois petits projecteurs d'une lumière blanche, vive et crue sur les visages de quelques jeunes blogueurs à l'écriture imagée et poétique, de nos cités fiévreuses.

Terre des blogs et des écritures crues, blanches et vives, du coeur, du ventre et de l'esprit... J'aime ta respiration, ton haleine, ta peau, tes couleurs et tes grandes fresques à rêver le monde!