Sur mon aire d'envol pointent vers le ciel mes rampes de lancement : Cassiopée, Pitchoun, Tayguète...

Je n'ai pas d'entrepôt ni de hangar ni même de ces dépôts à ciel ouvert délimité par de sommaires barrières métalliques, sur mon aire d'envol. Je n'entrepose pas mes missiles...

Tout missile récemment produit dans mon laboratoire doit partir « incessamment sous peu »...

Mes rampes de lancement sont pointées sur « planète Alexandrie, planète Passion des Mots, planète Nota Bene, et autres planètes que je n'énumère pas, de la constellation de la Lyre Téraire.

Et parfois plus précisément vers un « lieu visage », un lieu rêvé, un lieu déjà visité ou un lieu qui va être visité...

Dans les creusets où se réalise « l'alchimie alcristallique », avant même que le missile ait pris forme et se soit séparé de la chrysalide qui l'entoure, il est déjà parti!

Je n'ai pas d'entrepôt et encore moins d'abri souterrain. Que ferais-je de missiles qui ne partiraient point, pétrifiés, inutiles, sur « planète moi »?

Je n'en ai, de tous ces missiles, que les clones en microfilms 3D, rangés dans les alvéoles de mon laboratoire... Des fois qu'ils se perdraient dans le ciel! Alors, du clone surgira le missile.

Et d'un « vieux clone » peut être produit un essaim de missiles.

Car un « vieux clone » pouvait bien être à l'origine une « poupée russe ».

Tous mes missiles partent sans tarder, je ne les garde pas même un jour ; tous mes clones de missiles en microfilms 3D, je les ai, eux, gardés.