1000 francs 1984 = 1000 euros 2008
Par yugcib le mardi, mars 25 2008, 15:04 - A cru et à coeur...et sans fioritures - Lien permanent
Mille francs de 1984 valent bien mille euros en 2008... Avec l’inflation, les intérêts…Si vous avez prêté mille francs en 1984 à une personne de votre connaissance qui alors se trouvait en difficulté, menacée d’interdiction bancaire par exemple ; et que cette personne vingt quatre ans plus tard vous serait toujours redevable, l’on pourrait dire que si elle envisageait de vous restituer la somme prêtée jadis… Ce n’est plus 150 euros qu’elle devrait vous rendre et encore moins mille francs, mais bel et bien mille euros!
Certes mille francs de 1984... Ou mille euros en 2008, ce n’est peut-être pas un « séisme » budgétairement parlant, pour celui ou celle qui les attendrait encore ou se souviendrait de les avoir prêtés en pensant qu’il ne les reverrait jamais…
Mais celui ou celle qui en est redevable ne peut nier les avoir jadis reçus, ces mille francs et son silence vingt quatre ans durant, peut être perçu comme une « écharde relationnelle »…
En somme l’on peut être poète, philosophe, penseur, rêveur… Avoir une « belle âme », se moquer des valeurs d’argent sinon de l’argent lui-même… Il n’en demeure pas moins que le cœur et l’esprit ne peuvent que difficilement faire fête à quel qu’un qui vous emprunte mille francs en 1984 et ne vous les rendit jamais…
Évaluer ce billet
0/5
- Note : 0
- Votes : 0
- Plus haute : 0
- Plus basse : 0
Commentaires
C'est drôle il vient quand même de me faire rire, votre calcul sans doute rigoureux, et la mise en rapport avec l'écharde relationnelle dont vous parlez. Comme le charme de votre blog tient entre autres au fait que vous ne vous embêtez pas trop pour le caler et le rendre linéaire, je sortais justement de Blida, en passant par un anniversaire de mariage, la confluence de ces deux autres histoires avec celle-ci produisant en moi une petite vaguelette, une intuition que j'ai aussitôt laisser filer. Elle est perdue. Enfin, peut-être pas.
La flèche du temps n'agit pas sur tout pareillement. Les financiers ne font pas de sentiment, et à partir du même genre de calcul avaient réussi à recoloniser tout ce qui avait été décolonisé en l'espace, aussi, d'une vingtaine d'années, avec la dette, le service, le fardeau de la dette, des petits intérêts qui finissent par tripler la somme, et ainsi de suite. Et je ne parle pas de l'Algérie, moi qui n'en connais finalement que les contre-coups à distance, mais en filigrane, je lis aussi 1830, 1944, 1964... avant même 1984, qui au passage me renvoie aussi à Orson Welles. Et à 1914, et après le fardeau de la dette qui fit le lit du fascisme, bref, votre idée de ce temps qui en passant aggrave encore les ardoises plutôt que de les effacer, creuse les écarts, et risque de nous rendre tous plus isolés encore, insensiblement, ou plutôt épidermiquement.
Je trouve que cette réflexion que vous induisez a une certaine fraîcheur, car justement, après avoir rêveusement ruminé ce que je viens de dire, je me suis aperçu que j'avais inconsciemment suivi un chemin parallèle, mais dans le sens opposé, en même temps : depuis 1984 j'ai perdu bien des choses, des êtres, des illusions, des espoirs, des forces. Par contre en 1984 il y avait aussi bien des choses, etc., que je n'avais pas connues et dont je n'avais pas la même idée. Et dans un flash il m'est venu à l'esprit que 1984, c'était un truc déjà fait, déjà connu, une vieille destination qui ne m'intéresse pas particulièrement, tandis que 2008, par contre, continue à m'intéresser.
Je ne suis pas sûr de parvenir à bien exprimer cette intuition. Celle qu'il n'y a en ce qui me concerne des échardes mais qui ne font plus mal, et de ce fait qu'en fin de compte 1984=2008, moins un franc ou un euro symbolique, et que ce seul sou à venir, il me donne le goût de vivre. Et j'ignore si cela vaudrait pour d'autres, mais en ce samedi après-midi, cette prise de conscience d'un bonheur présent, je vous la dois, et vous en remercie.
Une petite question, maintenant : à supposer que de vilains indisciplinés se soient abstenus de le bloquer avec des tubes d'aspirine, ou de le faire ramer gratis depuis les étages, votre ascenseur de Blida, si vraiment on lui avait mis à chaque fois un petit sou (mais quelle idée, un ascenseur mendiant, et en plus censeur), depuis 1959, eh bien moi je vous dis, faites le calcul, le gérant, normalement certaines parties de son anatomie devraient être en or, maintenant. Non ?