Cela se passe dans un quartier ou dans un faubourg de grande ville qui n’est « pas plus chaud » qu’un autre mais dans lequel cohabitent des populations diverses et sont présentes un certain nombre de personnes en « situation irrégulière »…
A l’école du quartier l’on demande à l’enfant «lambda » âgé de onze ans, de « porter en lui la mémoire d’un enfant de la Shoah disparu dans un camp d’extermination de la seconde guerre mondiale…
Au lendemain de la première « leçon », cet enfant « lambda » est témoin à la sortie de son école, d’une interpellation « musclée » par des forces de police, d’une famille de clandestins dans laquelle il y a un enfant du même âge que l’enfant « lambda »…
N’y a-t-il pas là une contradiction entre le fait de sensibiliser cet enfant « lambda » sur la situation dramatique d’une petite victime de son âge… Et le fait qu’il soit témoin de l’interpellation d’un enfant de son âge?
N’y a-t-il pas là une similitude entre la rafle d’une famille Juive en 1942 par la police de l’Etat Français, et l’arrestation d’une famille de clandestins en 2008 par la police de la République Française?
L’on dira certes que « la comparaison ne tient pas » et surtout « qu’il ne faut pas faire d’amalgame » ou encore « qu’il faut recadrer les évènements, le contexte et les situations »… Et que cette famille d’aujourd’hui en « situation irrégulière » (et donc indésirable sur le sol Français) ne sera pas exterminée dans une chambre à gaz…
Mais cette famille là n’est-elle pas cependant, et de fait, en danger ou menacée de mort dans le pays où les autorités Françaises décident de l’y faire revenir?
    Vous souvenez vous de l’enfant que vous étiez à onze ans? Imaginez que vous êtes de nouveau cet enfant :
Les grandes personnes vous disent (le maître d’école en l’occurrence) « En ce temps là il y avait des lois et la loi c’est la légalité,ce qui a été décidé par les autorités du gouvernement de la France, doit être appliqué et respecté par les gens de notre pays et personne ne doit s’opposer à la loi, sous peine d’être puni sévèrement. Des lois avaient donc été décidées pour identifier les Juifs qui devaient coudre une étoile jaune sur leur vêtement ; d’autres lois imposées par les Allemands mais que le gouvernement Français de l’époque faisait appliquer avec zèle par sa police la plus dure, concernaient les Juifs étrangers venus en France. Puis ces lois ont été modifiées et ont même concerné les Juifs de France… »
L’on enseignait qu’il ne fallait pas s’opposer à la loi, et que tout citoyen devait se soumettre… [ C’est encore de nos jours dans tous les pays du monde ce que l’on enseigne aux enfants et aux gens]
L’explication se poursuit… « Aujourd’hui en France il y a des lois qui concernent les gens venus d’autres pays mais qui n’ont pas reçu l’autorisation de séjourner en France. Alors ces gens là doivent quitter la France : on n’a pas le droit de les inviter dans sa maison, il ne faut pas s’opposer quand des policiers les arrêtent pour les placer dans un endroit où ils sont regroupés pour être ensuite mis dans des avions et renvoyés dans les pays qu’ils ont quitté »…
Dans la tête d’un enfant de onze ans, voilà ce que donne ce discours sur le « bien fondé » de la loi, de la légalité : « Il y aura toujours des lois pour repousser des gens au dehors et les empêcher de vivre là où ils veulent vivre »…
    Merde à la loi, merde à la légalité quand on fout des gens en l’air!