-Tu vas à la noce, Talgy ?
      -Non, Tale Caffard, cela me rappellerait trop mon enterrement !
     -Quoi ? Ton enterrement ? Mais tu es bien vivant !
      -Oui, Tale, j’ai organisé mon enterrement mais je ne mourus point !
      -Et comment as-tu fait, Talgy ?
      -J’avais un sosie : c’est lui qui est mort ! Moi, je me suis pointé déguisé et méconnaissable, sous une fausse identité, à l’enterrement… Je m’appelais Firmin Hémémin.
     -Il était bien cet enterrement ?
      -Oh oui, super ! Y’avait des filles et des jeunes femmes chic, et j’ai eu tout debout à l’église, serré entre deux ravissantes féminités, le plus grand régal de ma vie, lorsque l’on chantait « cela est juste et bon »…
     -Alors tu devrais aller à la noce, Talgy ! C’est pareil qu’aux enterrements ! Il y a des filles et des femmes chic.
      -Oui, mais le problème c’est que depuis l’été dernier, soit un an après mon enterrement, suite à une « opération délicate » on m’a mis une prothèse de kiki… Tiens, regarde…
[Talgy déboutonne sa braguette et exhibe l’œuvre de la science médicale : un appendice constitué d’une matière flexible]
 …Comment veux tu qu’avec cet « engin » je puisse « arquer » ?
      -Mais dans ta tête, Talgy, tu ne t’en fais pas des fêtes, de toutes ces jeunes femmes en chic et en noir ?
      -Dans ma tête, Tale ? Tu rigoles ! Si tu crois ce que raconte ce Youssibe… Tu sais, cet illuminé qui prétend qu’on peut « radadadiser » rien qu’avec de la pensée ? Oh, purée ! Même si la « pensée » est sublime, ça vaudra jamais « au vrai de vrai » ou tout au moins sans prothèse phallique… Alors tu vois la noce, Talgy… Autant qu’on m’enterre pour de bon, parce que le défilé de femmes et de filles chic me filerait plutôt le bourdon… de ne point me mouiller tout debout à l’église, serré entre deux féminités…