De tous les exercices auxquels se livrent les humains, l’exercice de liberté est assurément le plus difficile, le plus périlleux et le plus imparfaitement réalisé.
 Parfois même cet exercice confine à l’assassinat pur et simple dans la mesure où il s’apparente à une œuvre de destruction ou d’une contestation systématique et permanente au nom d’un idéal, d’une vision du monde ou d’un engagement… Ou de « certaines préférences »…
J’ai osé imaginer et rêver la liberté sous un angle radicalement différent. Mais pour cela, il me paraît nécessaire de faire « table rase » de bien de jugements, de conformismes de masse, de modes qui « dépersonnalisent », d’à priori et surtout de cette tendance que nous avons souvent les uns et les autres, à surestimer ce à quoi nous croyons, à dévaloriser ce qui nous semble marginal et à nous servir davantage de ce qui séduit et trompe le monde plutôt que de ce qui en nous, pourrait faire l’éloge et l’expression épanouie de la liberté…
 La liberté telle que nous en usons hélas en ce monde, construit des prisons, définit des « zones urbaines sensibles », rassemble des gens dans des camps, ouvre des déserts relationnels, fait des exilés, des victimes, de l’innocence blessée, pousse au crime, à la trahison, et dans la vie que nous vivons, ne cesse de multiplier les malentendus et de semer la discorde… Et tout cela dans l’intelligence perverse avec laquelle elle se manifeste, comme un vent que rien ne retient… Alors qu’elle devrait s’ouvrir devant nous tel un ciel immense et si riche de tout ce qu’il y a à découvrir, à apprendre, à aimer et à vivre en vol libre…
L’exercice de liberté est le travail d’une vie entière. Une « œuvre d’art » dirais-je. Sans doute une œuvre majeure, que l’on peut réaliser par la littérature, la poésie, ou toute forme d’art… Ou même dans l’humble condition d’une vie résumée en deux ou trois phrases par des gens de sa famille et par quelques amis sur une plaque funéraire…