Il mourut assis sur la cuvette de ses WC, le froc au bas de ses chevilles, son chapeau sur la tête, en chemise cravate et veston, le comte de Troussalé en son manoir craquelé…
Il avait brassé des millions d’euros et de dollars, réalisé de très grosses affaires, mordu les seins de ses maîtresses, joué au bridge et volé en jet privé d’une capitale à l’autre…
Au jour de sa mort sur son trône à caca, les yeux grands ouverts, abandonné de ses enfants et de sa servante, il commençait ce voyage dont jamais l’on ne revient…
 Il n’avait pas même pu saisir la chaînette d’alarme à proximité, pour appeler au secours, ni d’ailleurs la chaînette de la chasse d’eau…
On meurt où l’on peut, pourvu que l’on meure vite et sans souffrance et surtout sans angoisse…
 De tous les continents et fuseaux horaires débarqueraient demain les petits enfants, les nièces et les neveux, pour se disputer le yacht de plaisance dont il n’était point fait mention sur le testament…