Ce brave « toutou » que l’on aperçoit, tout seul, assis entre deux baraquements, « dénote » un peu, au beau milieu de cette « foire » qu’est le festival international de géographie à Saint Dié des Vosges… D’un côté l’espace François Mitterrand, bâtiment d’architecture ultra moderne ou se tient le salon de la gastronomie ; et de l’autre côté de l’allée (où personne ne passait à ce moment là) ces baraquements, vus de l’arrière : des chalets aménagés pour de la petite restauration ou pour du commerce de produits de terroir…

Devant le bâtiment ultra moderne, et dans l’allée située entre les chalets, il y avait « un monde fou », à cette heure de midi. Mais du côté du toutou, c’était le désert… Tout seul, le toutou !... Comme la Terre dans le vaste univers et dans l’expérience unique et solitaire de son existence éphémère… Comme la vie en nous que nous vivons au milieu de la foule, des bruits de voix et de la mouvance, de la grande mouvance de l’humanité en marche…

            Le « catastrophisme » n’est-il pas, par lui-même et donc, par les comportements qu’il induit, responsable des catastrophes qui surviennent ? D’autant plus que ce « catastrophisme » est organisé, médiatisé et présenté comme une « religion nouvelle » dans un monde où l’on ne croit plus en rien (à l’exception de l’Argent) ?

« La planète en mal d’énergies »… Ou si l’on veut, en France en 2007, un « Grenelle de l’Environnement » ?

N’y a-t-il pas là, en effet, une « religion » censée nous rassembler tous ensemble dans cette idée très actuelle de  croissance économique  compatible avec le respect de notre environnement naturel ?

Le nucléaire… Par exemple, dont on nous a tant débattu, dans ces conférences lors de ce festival… Le nucléaire qui, selon les experts, les partisans, les « nouvelles technologies plus sûres », serait « la solution » (combinée avec les énergies renouvelables)…

Mais pour Tchernobyl (où l’on n’avait pas la technologie d’aujourd’hui) nos gouvernements, nos scientifiques, nos « décideurs économiques » nous ont menti à l’époque.

Alors, comment « leur » faire confiance, avec ces « nouvelles technologies » qu’ils nous présentent, dont ils nous expliquent qu’elles sont « sans risque »…

            Pour ce « FIG » version 2007, sur un thème aussi grave, celui de la planète en mal d’énergies… En fait, en mal général de réchauffement climatique, de pollution atmosphérique et de ce « toujours plus » de profit, de croissance, de recherche d’un modèle économique calqué sur les pays les plus « développés »… Je vous invite à prendre connaissance des articles, textes de conférences, sur http://fig-st-die.education.fr/  (il y a là en effet, tous les thèmes, toutes les conférences et tables rondes des dernières années, et bien sûr de 2007)

            Ce qui m’a cette année le plus interpellé, c’est ce film de Jia Zhang Ke, un réalisateur Chinois : « Still Life »…

Une ville du Fengié est en partie engloutie (construction d’un barrage), et l’autre partie de la ville est en démolition. Arrivent dans cette ville des personnages brisés par leur vie amoureuse. L’on voit des milliers de gens sur les chantiers de démolition, armés de masses et de pics, gagnant 50 Yuans par jour (une misère)… De part et d’autre de l’immense vallée où vivent 20 millions d’habitants, s’échelonnent des kilomètres et des kilomètres de rangs d’immeubles gris, sans architecture définie (comme des « cages à lapins », de 10/15 étages, à perte de vue… Un paysage en perpétuel bouleversement, le paysage du barrage des Trois Gorges.

Je me suis dit : « Et comment sera le monde lorsque tant et tant d’humains, tant de villes et de constructions sans fin, engloutiront les paysages ? »

Je nous vois nous, actuellement, en Europe, avec nos jolies maisons fleuries, nos beaux petits lotissements bien arrangés, nos tonnes d’eau à gogo, nos bagnoles, notre confort, nos vacances, nos voyages organisés, tout ce qu’on bouffe, tout ce qu’on consomme, toutes ces cartes de crédit dans notre portefeuille… Et, d’une manière générale, tout ce dont on jouit… Par le travail de forçat de millions de gens sous alimentés, sans eau, sans électricité, qui vivent à 15 dans 6 mètres carrés !

Et l’on voudrait (pour se donner bonne conscience) que tous ces millions de millions de gens arrivent à vivre comme nous !... Sans rien partager, sans rien remettre fondamentalement en cause (de tout ce dont nous jouissons)… Comment cela pourrait-il être possible ?

La Terre « pètera »… Hélas !

En attendant, nous vivons dans la nouvelle religion du catastrophisme médiatisé, et nous chantons dans nos églises Chrétiennes les jours d’enterrement, de mariage, de Pâques : « cela est juste et bon » !