Dans le système économique marchand et clientéliste qui est celui que nous connaissons aujourd’hui, le prix d’un produit ou d’un service n’est autre que celui de la valeur en argent que représente la transaction réalisée entre la personne (ou le groupe de personnes) qui achète ; et la personne (ou le groupe de personnes) qui vend… Quand ce n’est pas – ce qui semble le plus important de nos jours – la valeur que ce produit ou ce service représentera dans un avenir proche ou dans un projet de société dominé essentiellement par de nouveaux besoins, de nouvelles aspirations plus individualistes que collectives.

 Pour les uns, ceux qui achètent ; le prix à payer représente la dépense en argent à envisager tout d’abord, puis à effectuer ensuite, selon l’importance de son budget, afin d’acquérir ce produit ou bénéficier de ce service.

Pour les autres, ceux qui vendent ; le prix déterminé représente le plus grand profit possible à réaliser.

Dans ce contexte de dépense pour les uns et de profit pour les autres, le prix a perdu son sens originel, naturel…Et véritable, puisqu’il n’était autre que celui que représentait concrètement, par la monnaie, moyen d’échange fluide et universel ; le travail accompli pour fabriquer ce produit ou procurer ce service.

Or en ce sens là, le sens naturel et originel, tout a un prix !

Ce prix est déjà au départ, celui de l’existence même de la matière première ou des éléments constitutifs de base de ce qui va devenir un produit fini. Ensuite vient le travail, la « facture » (au sens de façon), la conception de la forme puis l’étude de l’adaptabilité en vue de l’utilisation pratique.

Dans le prix d’un service, la matière première est l’intelligence qu’il y a, à concevoir en son esprit, l’existence de ce service… Ensuite, tout comme pour le produit, vient le travail de réalisation pour l’adaptation et l’utilisation.

 Notons que l’on retrouve autant dans la fabrication d’un produit que dans la conception d’un service, l’intelligence… Et j’irais même plus loin, du fait de cette intelligence : le prix a une âme !

L’on pourrait selon un vœu maintes fois exprimé par certains d’entre nous (on peut rêver)… Supprimer l’argent. Mais cela ne changerait rien au prix des choses et des services, le seul et vrai prix, celui qui a toujours existé, et que l’on nous a forcé à oublier pour nous convaincre que « gagner encore plus », réaliser des profits, satisfaire notre « ego », c’était mieux.