CAMILLE, de Bernard Fauren, dit « Becdanlo »

Si un auteur tel qu’il est au fond de lui-même, tel que nous l’avons rencontré et tel que nous l’avons perçu dans sa sensibilité ; se découvre à la lecture de l’un de ses livres ou de son œuvre toute entière ; nous sommes sûrs que cet auteur là est vraiment celui de son livre, celui de son œuvre…

Parce que la découverte alors, rend évidente cette ressemblance qui existe entre l’auteur et son livre (ou son œuvre)

Ainsi CAMILLE ne peut être que le livre de notre très cher ami Bernard Fauren, dit « Becdanlo », Pierre de son petit nom…

Tout Becdanlo est déjà dans l’écriture de CAMILLE. Et tout Becdanlo c’est sa délicatesse, sa gentillesse, sa discrétion, sa simplicité, la fluidité et la mesure de son propos lorsqu’on l’écoute, et son honnêteté. L’écriture est donc simple, émouvante, fluide, d’une pureté qui nous surprend.

Nous n’avons guère l’habitude, lorsque nous lisons tant de livres d’auteurs contemporains, d’une telle écriture aussi dépouillée de ces « emberlificotements », de ces développements ou de ces formulations qui « sentent à plein nez » la formation universitaire ou l’expérience acquise au fil d’un travail d’écrivain demeurant avant tout un travail (et parfois rien d’autre qu’un travail)…

Une telle écriture, celle de notre très cher ami Becdanlo, ne peut qu’être reconnue avec une profonde émotion, par l’auteur que je suis moi-même et qui ose dire : « Une autre écriture, un autre langage » en sous-entendant que la littérature d’aujourd’hui a peut-être besoin justement de cette « autre écriture »… Que dire en particulier, de l’histoire elle-même ? De cette histoire dans laquelle Becdanlo nous convie entre Camille et Pierrot en cet univers médicalisé et formaté ?

Que dire sinon que l’histoire est très belle, très émouvante… et « très de notre temps » ?

Je cite, page 78 du PDF :

« Que sommes nous ?

Tu le sais bien ! Des marginaux, des décalés, des frontaliers. Voilà, des frontaliers du monde de la folie. Et le long de la frontière il y a des douaniers, des policiers, eux non plus n’ont pas choisi ces métiers par hasard. Il y a les frontaliers et puis les autres. Les autres sont les gens qui ont quitté le monde de la raison, les délirants. »

… Ce qui me fait dire : « Où est la folie, où est la raison ? Et qu’est-ce que folie ou raison ? »

Alors je ne comprends plus très bien ces « frontaliers » et ces « autres », ni le sens de ce monde, comme le sens de tournoiement d’un manège qui autrefois, avait des chevaux de bois, et aujourd’hui a de drôles de suppositoires à ailerons de requin et des guirlandes de lumières clignotantes et colorées sur ses flancs.

Chers, très chers lecteurs de ce livre merveilleux, de ce livre si émouvant, faites comme moi (si vous ne l’avez déjà fait après l’avoir lu en PDF) : achetez-le en vrai livre. (dans la bibliothèque d’alexandrie, il vous suffit de cliquer sur « acheter le livre »)… Et écrivez dans votre testament : « Je demande à mes héritiers de ne jamais mettre ce livre dans un vide grenier »…

Pour la note que je donne à ce livre, voici comment je procède :

Je prends deux échelles de valeurs :

-La mienne (celle que je vous ai présentée dans l’un de mes derniers fils)

-Et l’échelle Alexandrienne.

Je rapproche les deux échelles, je les fais « sœurs siamoises » et je fixe un neuvième barreau commun aux deux échelles…