Je ne crois pas en "une vie après la mort"... Du moins pas selon la voie qui nous est montrée par la religion, quelle que soit cette religion...

Je serais plus proche de l'idée du "monde des esprits" du temps de nos ancêtres qui vivaient répartis sur la Terre à la fin de la dernière période glaciaire... (Soit dit en passant, je me sens aussi plus proche de leur "système politique, économique et sociétal" pour autant qu'il eût pu exister un "système" ou une "politique" à cette époque là)...

Je ne crois pas en "une vie après la mort", mais je crois en la mémoire, je crois au souvenir, je crois à ce que nous transmettons aux générations qui nous suivent, je crois à ce qui sera découvert et qui n'était pas connu ou à peine connu...

Alors je me pose cette question : "comment un être humain qui tue un enfant, qui viole une jeune femme, qui pose une bombe pour tuer des gens ; ou qui est responsable d'un massacre, d'une répression sanglante, d'un génocide, d'un acte de barbarie ou de torture, de ce que l'on appelle un crime contre l'humanité... peut-il "souffrir" (ou ne pas souffrir) en toute certitude, d'être pour toujours et à jamais, considéré par ses semblables comme le "mal incarné sur la Terre" ? Et ainsi promis à une sorte "d'enfer de la mémoire et du souvenir" ?

Car bien au delà de la peine de mort, de la prison à vie, des asiles psychiatriques ressemblant à des prisons, au delà de toutes les condamnations et exécutions de peine possibles, au delà du pire que l'on puisse imaginer en matière de sentence prononcée et appliquée... Il y a le Tribunal de l'Histoire, l'Histoire écrite, racontée, filmée, documentée, en livres, en articles de journaux, sur Internet, dans les encyclopédies... Le Tribunal de l'Histoire, relayé par l'Art, par la littérature, par le Cinéma, par le Théâtre ; le Tribunal de l'Histoire relayé par tout ce qui est transmis par la parole, par la mémoire, par le souvenir, par les gens que nous sommes, aux générations qui nous suivent...

Je crois en la mémoire, je crois au souvenir, je crois à ce que nous transmettons aux générations qui nous suivent... Et c'est pour cela que je dis "il ne fait pas bon, pas bon du tout, de passer au Tribunal de l'Histoire pour y être "pire que condamné à mort par un tribunal purement juridique"...

Je vais dire pour conclure : "en somme, le contraire du Tribunal de l'Histoire (qui ouvrirait les portes de l'enfer) , ce serait en quelque sorte la postérité heureuse (qui ouvrirait les portes du paradis)...

... Mais ce "Tribunal de l'Histoire", ou cette "postérité heureuse" en tant que concepts, ouvrent en réalité si l'on y réfléchit, un débat... En effet les "attendus et jugements" du "Tribunal de l'Histoire" ainsi que les attendus et les jugements de la "postérité heureuse"... se révèlent toujours dépendants d'un système de valeurs, de repères idéologiques et culturels qui sont ceux d'une civilisation à un moment donné de son histoire, de son évolution... Et le "moteur" si l'on peut dire, de cette dépendance, n'est autre que l'idée que l'on se fait du bien et du mal...

Ainsi des attendus et des jugements (du Tribunal de l'Histoire ou de la postérité heureuse) peuvent-ils être révisés en fonction d' expertises, de découvertes qui mettent en évidence des faits autres que les faits observés, et certainement apporter "un autre éclairage", "une autre vérité"...

Il est certes plus aisé, de se faire une idée du bien ou du mal, lorsqu'il y a de toute évidence, souffrance ou bien-être dans la mesure où la souffrance nuit et est en même temps inutile, et où le bien-être transcende, améliore, développe, construit...