Dans l'école que j'ai connue (l'école des années 50) ce qui m'impressionnait et m'émouvait beaucoup, et me faisais réfléchir profondément et gravement sans même pouvoir ou souhaiter en parler... C'était, tout simplement, rien d'autre que ceci :

En haut du tableau noir (un tableau avec des lignes fines en surimpression et écartées de 10 cm les unes des autres) très soigneusement calligraphié (avec pleins et déliés et un grand "M" majuscule) ce mot : MORALE...

C'est ainsi que le matin avant la classe de huit heures et demie, le maître en blouse grise écrivait à la craie blanche ce mot "morale" en grandes lettres si bien calligraphiées... de sa main...

... Et je me disais en moi, tout au fond de moi : "qu'est -ce que ça doit être, alors, que cette Morale !"

... Je voudrais aussi préciser (si j'y parviens) à propos de ce mot "morale" en haut du tableau noir et si bien calligraphié...

Qu'aujourd'hui encore je demeure aussi impressionné par le souvenir de cette image qui en quelque sorte s'impose dans ma mémoire...

Ce n'est point que je "vénère" la morale pour elle même et pour ce qu'elle implique... (que l'on ne me parle ni de vertu ni de morale ni de religion ni de ces modes ni de toutes ces idéologies qui ont "le vent en poupe")...

... Cela, dans mon esprit "va bien au delà" de tout ce que l'on prône (avec ferveur ou parfois même avec fanatisme) : c'est comme si cela s'inscrivait dans "une autre dimension", une dimension de réflexion, de pensée, dans laquelle il entrerait de la gravité et "une sorte d'émotion au delà de l'émotion"... Et c'est dans cette dimension là (si j'ose dire)... que me vient ma "pensée anarchiste"... du moins en quelques uns de ses fondements...

... Tout en somme, s'explique dans la calligraphie même (et particulière) de ce mot "morale" en haut du tableau, par la main de cet instituteur en blouse grise (qui me foutait toujours Zéro en conduite, mais qui au fond, me comprenait et me le faisait savoir par son regard)...