Céline, Desproges, Brel, Gainsbourg, par exemple... Et bien d'autres artistes, écrivains ou personnages de la vie et de l'actualité courante... Ne sont point faits du même bois que d'autres personnages, artistes ou écrivains bien moins acides ou déroutants ou "écorchés vifs" et crus...

Et que dire, même de Coluche dans "Tchao Pantin", un film assez "noir", dramatique et émouvant ?

Que je sache, le monde n'est pas un "conte de fées"!

Et, certes, des Lévy, des Musso, des Signol et autres auteurs "plus ou moins à la mode" ou d'une écriture plus fluide, moins ardue, moins fracassante, plus divertissante... Sont "infiniment plus reposants"... que John Berger ou Michel Onfray, par exemple !

Et des chanteurs de variétés, fantaisistes, amusants, légers, dans le genre de ceux et celles que l'on voit à la Télévision les samedis soirs.. Sont plus "faciles" qu'un Brel ou qu'un Gainsgourg !

Cependant, ce sont bien les écorchés vifs, les acides, les déroutants, les fouteurs de merde, les crus, les révoltés, les impossibles... qui prennent le monde par le col de la chemise et le regarde droit dans les yeux en se foutant de la beigne qu'ils risquent de recevoir, en se foutant aussi parfois, des ovations et des bénédictions et du succès... Ceux là pourtant, en d'autres moments, en d'autres situations, nous laissent des mots inoubliables, nous émerveillent et nous émeuvent...

Mais c'est bien curieux, dès que l'on cite seulement par leur nom, des auteurs connus (en général bien connus) ... l'on s'entend dire ou répondre que "l'on se compare à eux, à l'un d'eux" !

Décidément, il serait "plus avisé" d'éviter de citer un écrivain ou un artiste connu dans une argumentation ou dans un propos dont on est l'auteur...

... J'admets que l'on puisse préférer Molière à Coluche! (pour une raison de style, de forme)... Car de toute évidence dans un" sens du monde" que personne ne peut vraiment contester, l'un, Molière appartient à la littérature! )...

On peut contester (ou préférer) "bien des choses"... Mais il vient un moment où l'on ne peut que reconnaître la valeur d'une oeuvre d'écriture, de littérature... Et Coluche, c'est "une autre valeur" que celle de l'écriture et de la littérature... (une valeur qui est celle d'une immense dimension d'humanité et des Restos du Coeur)... A un certain niveau, les valeurs réelles sont aussi incomparables que l'eau et le feu, que l'herbe et la roche...

Cela dit, Céline, qui lui, appartient cependant au monde de la littérature et de l'écrit, puisqu'il a publié des livres qui sont lus dans le monde entier, et que de surcroît il est même étudié... emploie souvent des mots tels que "putain", merde", con", et autres injures de son acabit !

Là encore, on peut préférer à juste titre, Molière à Céline !

Décidément, on ne peut être à la fois "cru"... et "littéraire" ! (il faut "choisir son camp?")

On ne peut être à la fois "optimiste, bon et ironique" ... et "sans concession ni mansuétude aucunes, et dur, et pessimiste et dénonciateur acide et amer" (on serait donc "forcément d'un côté ou de l'autre, ou davantage d'un côté que de l'autre)... Ce qui voudrait dire que le mélange des factures et des sensibilités dans le plus juste ou prétenu équilibre possible, serait une imposture !....

Et s'il y a imposture, alors l'imposture doit être dénoncée, prouvée, mise en évidence, afin qu'elle n'abuse personne...

... Ma grand mère qui était une personne "simple, réaliste, de bon sens et qui ne prenait pas les vessies pour des lanternes"... disait à propos des mauvaises herbes de son jardin : "après tout, elles me donnent bien du mal, je les détruis, les arrache, elles m'embêtent, mais elles font partie de la nature, et sans elles, peut-être que rien de bon ne pousserait non plus !"