Le silence, tel une vision que l'on se fait en soi, de ce qui ne nous est pas dit, de ce qui ne nous est pas répondu...

La vision alors, d'un coup de poing asséné en plein visage...

Ou d'une porte dans un couloir sans éclairage, et dont on ne sait si cette porte est ouverte ou fermée...

La vision aussi, mais sans trop y croire, d'un regard qui nous accompagne...

Ce silence que l'on a, ce silence qui nous est fait...

Ce silence qui nous est fait, dont meurt cette vie en nous, cette vie qui ne peut que dire et qui peu à peu ne dit plus rien ou se confine en des terriers à ciel ouvert...

Ce silence que l'on a, dont meurt cette vie en elle ou en lui ou en eux, cette vie qui veut dire et qui peu à peu se confine aussi en des terriers...

Le coup de poing asséné en plein visage cependant, n'est jamais certain...

La porte dans le couloir sans éclairage est peut-être vraiment ouverte ou vraiment fermée...

Le regard qui nous accompagne et que l'on ne voit pas, c'est peut-être un mirage ou un réel rivage...

Les terriers sont toujours à ciel ouvert, même s'ils sont des sombres tunnels. Et c'est la raison pour laquelle, les voyant toujours à ciel ouvert, l'on y brûle les silences et l'on y dépose des cailloux blancs...

Mais la cendre des silences c'est encore le silence...

Et pour les cailloux blancs, il faut attendre que vienne l'archéologue qui remarquera les formes singulières des cailloux...