Proéminence des sexes sous les slips de bain

Polissonneries de gamins bruyants et heureux

Parasols qui champignonnent

Seaux de plage renversés

Pelles et râteaux entremêlés et serviettes ensablées

Châteaux de sable bombardés de coquillages

Gros et petits chiens attachés au pied des parasols

Ou caracolant auprès de leurs maîtres

Filles aux visages cuivrés

Ventres débordants et soleil généreux

Fraîcheur de l'air et roulement des vagues

Effondrements blancs

Voix et visages...

... Mais bouteilles à la mer dans la tête

Trouveras-tu ou ne trouveras-tu pas ?

Le sable avant l'océan est déjà un océan

Et par delà l'océan c'est l'Amérique

Et par delà tout le sable de la plage immense

Par delà toute l'incandescence blanche de l'horizon

Loin devant et loin derrière ces sexes proéminents sous les slips

Loin devant et loin derrière ces silhouettes de filles au visage cuivré

Par delà toutes ces traces de vacances

Que les saisons à venir effacent

Ce sont tous ces visages pour la plupart inconnus

Et une seule fois aperçus

Dont la trace ne s'efface jamais

Une trace toujours singulière et sublime

Rêvée à vie comme un effleurement de lèvres sur une cicatrice

Ce sont tous ces visages oui

Qui me font une Amérique de lumière

Dans mon ciel

Ce ciel qui un jour s'éteindra

Mais se souviendra sans moi