Lorsque tu dénonces la médiocrité culturelle et ses productions de masse, tu te heurtes à des gens qui te disent que tu es un intellectuel méprisant, hautain, suffisant et qui prétend tout savoir...

Mais tu te heurtes également à des intellectuels complaisants de l'ordre du monde, qui te disent que ces productions là, médiocres et de masse, sont à leur place dans le monde et ne peuvent être balayées d'un revers de main, ou d'un trait d'esprit...

Il en est de même d'ailleurs, à propos de tout ce que tu peux dénoncer, de tout ce que tu combats :

D'un côté les offusqués, qui réagissent et te font connaître leur façon de penser, et cherchent à "t'enterrer"...

Et d'un autre côté ceux qui "relativisent" et d'une autre manière que les offusqués, "t'enterrent" tout autant...

À exprimer ce que l'on pense, l'on ne sait plus "à quel saint se vouer" car rien ne va plus, et tu passes pour un hurluberlu... ou en définitive, un innocent prosateur ou discoureur insipide et incorrigible... Et "emmerdant" au possible.

Eh bien tout cela me pompe et m'inciterait presque à me taire, du moins en ces lieux où Grands Invités entourés de leur Cour, "refaiseurs de monde plus ou moins médiatisés" se pourfendent et se défendent entre eux ; ou encore en ces autres lieux fréquentés par des foules béates et dociles...

Il n'y a pour me sauver de cette sorte de "course en rond de la souris au fond du seau", que le surréalisme, le dérisoire et le pamphlétaire...

Le surréalisme, personne ou presque n'y comprend rien... Et ce que l'on ne comprend pas, on ne le combat pas, ou tout au moins lui concède-t-on quelque appartenance à une école, ou même encore, au nom de la liberté d'expression, une existence, une sorte de "reconnaissance dans l'indifférence"...

Le pamphlétaire, personne ne se sent personnellement visé car ce sont de toute évidence les "autres" qui sont visés...

Et le dérisoire, tout le monde est d'accord pour dire qu'on finit dans un trou et qu'on est "pas grand chose sur cette Terre", et cela ne gêne personne non plus, que tu remettes en cause par auto dérision, tes certitudes et ton système de pensée...

J'ai imaginé une forme d'expression qui serait une "décoction" de surréalisme, de pamphlétaire et de dérisoire...

Une volée de coups de pied dans une marmite rouillée dont l'anse ne bat plus le bord, un coup de crayon polisson qui déchire des visages aux couleurs féroces sur une toile de maître ou d'amateur, une colique carabinée et délibérément provoquée dans la culotte qui te ceint le popotin...