....Le film "le huitième jour", de Jaco Van Dormael, avec Daniel Auteuil et Pascal Duquenne... ?

Les "éclopés de la vie", comme je dis... Ceux et celles que la vie n'a point gâtés, les infirmes physiques et mentaux, les trisomiques, les autistes, et d'une manière générale, les oubliés et les exclus de la "scène du monde", les humbles, les "petits", les filles et les femmes que personne ne regarde, les "passés à côté" de tous les regards et de tous les sourires, les enfants difficiles et les vieillards "à problèmes", toutes ces personnes qui ont "quelque chose à dire" et que l'on n'écoute jamais parce qu'elles le disent d'une manière qui dérange ou surprend... Oui, tout cela, chez moi, je le dis, c'est un thème "assez récurrent" et qui revient inévitablement un jour ou l'autre dans mes écrits, sous la forme d'une histoire vraie ou fictive, d'une anecdote, d'un récit ou d'une réflexion...

C'est pour cela que j'ai tant aimé le film " le huitième jour", un film qui met en scène Georges, un trisomique...

L'enfance et l'innocence blessée, une intelligence "différente", des émotions, un humour, des émerveillements surprenants et spontanés mais aussi des colères et des silences... et ces regards à nul autres pareils, ces affections démesurées, cette "injustice" qu'il y a, à devoir vivre "pas comme les autres" en particulier pour ce qui est "des choses de la vie sexuelle", pour ce qui est de tout ce dont tout le monde jouit... De tout cela oui, je dis le regard que je porte, l'émotion qui est la mienne, et la gravité de ma réflexion...

... D'ailleurs dans la seconde partie de mon livre "Grand Hôtel du Merdier" (éditions Alexandrie Online) , j'évoque un jeune homme d'une vingtaine d'années, un "tordu", un crasseux, un "dégueu", qui un matin alors qu'il touche le fond de la désespérance et de l'ennui, et en même temps le fond de sa crasse, une crasse épouvantable dont les détails scabreux sautent à la figure du lecteur... Va avoir soudain une "illumination"... Il va prendre une douche, se rendre chez un coiffeur, s'habiller, se faire "chic et beau", et rejoindre une jeune femme qu'il a connue dans un centre de vacances et qui, à la suite d'un grave accident, se trouve très lourdement handicapée... Il y a dans le récit, dans l'heure qui précède la rencontre, le trajet en métro, cette relation du regard avec les gens dans le métro, cette émotion et cette générosité qui surgissent, ces réflexions que ce jeune homme se fait...

Et suivent bien sûr, d'autres détails "assez scabreux", de la visite chez la jeune femme, à la quelle il fait un "très chic après-midi"...

... Nous sommes bien là, dans ce récit et dans le livre tout entier en ses trois parties, d'ailleurs, dans la dimension peut-être la plus "Yugcibienne" qui soit !

Dans une certaine mesure, je peux dire que le surréalisme (c'est à dire la réalité encore plus surréaliste et peut-être plus "heureuse" que la réalité) et une intention déterminée à l'autodérision... M'ont sauvé du désespoir.