Un site d'auteur ou d'écrivain n'est pas, à lui seul, pris dans son ensemble, une oeuvre littéraire...

Mais il peut être un univers d'expression... De nos jours l'on écrit comme on parle, et l'on ne parle jamais comme l'on écrirait... Pour autant que l'on n'écrirait pas comme on parle...

Il y a l'âme, il y a aussi l'intellect. Les deux iraient très bien ensemble... Mais il y a rarement une vraie symbiose, entre l'âme et l'intellect.

... Il ne reste peut-être de tout ce que j'ai écrit, écrit comme si je l'avais parlé en parlant comme j'écris... qu'un regard... Un regard qui n'adhère pas à une vision...

... Il était une fois dans la transparence de l'air en de nombreux lieux de ce monde, un arc-en-ciel suspendu comme un léger voile de brume, dont je percevais l'existence depuis ce coteau, ou cet arbre au bord du ruisseau, en particulier... Et parfois, cet arc-en-ciel venait à ma rencontre, tel une fine et jolie écharpe autour d'un visage de femme...

Il vient à présent dans la transparence de l'air, en la plupart des lieux de ce monde, comme un arc-en-ciel décoloré se déposant en poussière sur mes épaules et dont je ne perçois le mouvement, depuis le coteau ou l'arbre au bord du ruisseau, que dans l'immobilité où je suis tout à coup figé...

La transparence de l'air demeure cependant...

Dans l'immobilité où je suis figé, il y a cet arc-en-ciel décoloré et de poussière de roches, tournant de plus en plus vite autour d'un noyau perdant de sa consistance peu à peu...

Dans l'immobilité que je sens venir autour de moi, dans cette immobilité qui parfois m'étreint ; du bout de mes doigts encore électriques et brûlants, je cherche encore les plis de la fine et jolie écharpe autour du visage de femme ; je cherche à dire et dire encore, je cherche à passer, même de force, à travers l'arc-en-ciel décoloré dont la poussière de roches m'entoure...