De tous les forums du Net, de tous les blogs et les sites que j'ai pu visiter depuis 2004, de tout ce que j'ai pu "glaner" ou découvrir dans les messages, les réflexions, les écrits divers des uns et des autres... depuis toutes ces années, oui...

Je dis que la critique littéraire (lorsque cette critique se fait au sujet d'une oeuvre ou de textes écrits d'un auteur)... ou même la critique tout court... Est un art "des plus difficiles et des moins bien maîtrisés qui soient"...

Et de tout ce que j'ai pu lire jusqu'à présent, seuls, les dires et les commentaires de deux personnes en particulier (parmi mes connaissances) me semblent "émerger" du "lot commun"... En ce sens que ces dires et commentaires font bien comme on dit "la part des choses" dans un esprit de vérité, de connaissance de la "chose écrite", sans sentimentalisme ou inclination partisanes, sans compromission, avec la dureté qu'il faut parfois, sans aucune forme de complaisance et avec cette manière toute personnelle de défendre si nécessaire et si justement parfois, un écrit ou un autre d'un auteur, contre tout jugement injuste manifesté... En l'occurrence l'auteur que je suis, de tout ce que j'écris...

L'une de ces deux personnes est mon ami, l'autre est disons, "presque un ami"... C'est à dire une personne avec laquelle je concevrais à l'occasion, de devoir passer huit jours "nuit et jour" alors même que ce serait sans doute pour moi (et pour lui réciproquement)... Une expérience difficile...

Je ne parle pas bien sûr, de bien d'autres personnes qui elles aussi sont de mes amis, mais quant à elles "comme tout-acquises" parce qu'elles savent réellement "de quel bois je suis fait", et quelle "sève" monte le long de mes branches... et quelles "épines" de ci de là, peuvent surgir en de petits points "névralgiques" de branchioles hérissées... Mais surtout aussi, il faut bien le dire, parce que ces personnes amies fidèles ne cessent d'aimer me lire...

Je m'accorde pour ainsi dire mon côté "iconoclaste et apache", et l'existence de quelques "trous noirs", et quelques "perles" ou inconvenances... Àl'idée qu'après tout, de très grands écrivains et auteurs, des comédiens et acteurs célèbres, peuvent être "incendiés", controversés et même parfois détestés... Ou adulés un temps, puis "passés sous les fourches caudines" pour un mot qu'il ne fallait pas dire, un comportement occasionnel pour le moins "bizarre" voire indécent ou choquant...

La critique, dans le "sens commun" enfonce ou démolit, encense ou impose ses vues au plus grand nombre, et "fait rarement dans la nuance"... Et le public, le "grand public", ne connait que ce qui se dit et s'écrit à longueur de forums, d'articles, de blogs et de chroniques... Et qui le plus souvent hélas, occulte ces "petits moments" de l'artiste, du comédien, de l'acteur... si sublimes ; "fait l'impasse" sur des fragments particuliers et émouvants et très beaux, d'une oeuvre de cet artiste, de ce comédien, de cet acteur, de cet écrivain...

... Dans la seconde moitié du 19 ème siècle (mais je précise que nous ne sommes plus aujourd'hui dans "ces temps là" tant sur le plan de la formulation que des idées )... Voici par exemple, ce qu'écrivait Emile Zola au sujet de L'aile du casque, une légende d'Ecosse, dans La légende des siècles, du grand, du très grand Victor Hugo... Lequel Victor Hugo fut considéré unanimement à son époque comme le plus grand des poètes et des écrivains :

Emile Zola cite

"Le fond, nul ne le sait. L'obscur passé défend

Contre le souvenir des hommes l'origine

Des rixes de Ninive et des guerres d'Egine,

Et montre seulement la mort des combattants,

Après l'échange amer des rires insultants."

Et écrit

"Cinq vers, cinq chevilles. Egine arrive là pour rimer avec origine. Rien n'est plus lourd ni plus inutile que les deux derniers vers. Les disciples appellent cela de la largeur ; ce n'est que du remplissage".

Et plus loin, Zola cite encore

"En le risquant ainsi, son aïeul fut-il sage ?

Nul ne le sait ; le sort est de mystères plein ;

Mais la panique existe, et le triste orphelin

Ne peut plus que s'enfuir devant la destinée."

Et écrit

"Un des procédés de Victor Hugo est de faire ainsi la part de l'inconnu. Il emploie souvent la tournure : nul ne le sait, on l'ignore, c'est le secret de Dieu, etc. Il croit élargir le sujet; Mais parfois le procédé fait sourire, surtout quand la réponse est facile. L'aïeul dans le cas présent, a été à coup sûr stupide de confier sa vengeance à un enfant de seize ans."

... Voici d'autre part ce qu'écrit Emile Zola dans "Documents littéraires, oeuvres critiques", à propos de Sainte Beuve :

" Mais en critique, il y a un écueil... ... ... c'est de ne pas faire la balance des qualités et des défauts, c'est de ne pas saisir au delà des erreurs de tempérament, au delà des partis pris d'école, la véritable puissance des écrivains qui doivent un jour déterminer une évolution dans la littérature nationale.

Telle a été la faute irréparable de Sainte Beuve devant la haute figure de Balzac. Il a beau être une des intelligences les plus vives de l'époque, faire la lumière sur une foule de points, aimer par nature la vérité et la justice, son injustice et son aveuglement à l'égard de Balzac font douter de ses qualités les meilleures."

... Comme il me paraît aisé – et unanimement commun de le faire – d'encenser les "très grands" ! Que se soit du temps de Victor Hugo et de Sainte Beuve, ou du temps présent !

Et je dis aussi : "comme il me paraît de mode et de je ne sais quel esprit soit-disant frondeur et original, révolutionnaire ou contestataire, de "descendre" l'un ou l'autre des "très grands" de son époque lorsque ces "très grands" sont tout de même reconnus comme tels pour leur talent réel !...

Et comme il me paraît encore plus aisé – et tout aussi unanimement commun de le faire – de formuler à longueur d'émissions de télévision ou de chroniques journalistiques, et de commentaires sur les forums et les blogs... des critiques qui infirment, décapent, démolissent ou "bottent en touche"...

Si encore il y avait le style, la pureté de l'écriture, et l'esprit... Et ce "quelquechose de si profondément humain" en l'auteur de la critique ! ... Mais je rêve, c'est comme au cinéma : des effets spéciaux!