Tel un enfant à l'instant de ce qui le met en joie ou en détresse, à l'instant de ce qu'il découvre, à l'instant de la pensée ou de la question qui lui vient...

Tel un enfant en cet instant qu'il vit et dont il perçoit tout ce qui fait être cet instant... Je pense à ce qu'il peut y avoir de clairvoyant et de grave en même temps – et sans le support du raisonnement- dans le regard d'un enfant...

Celui ou celle qui n'est plus un enfant en cet instant mais a encore à l'esprit qu'il le fut...

S'enlise – ou se fige – dans ce qu'il croit être une vérité qu'il porte en lui ou en elle... Une vérité qui entre dans ce qui lui fait une "beauté intérieure" en laquelle il, elle, trouverait sa foi...

L'instant s'en va, puis s'éloigne peu à peu dans le temps, et il demeure ensuite cette permanence du souvenir de l'instant... Et aussi cette permanence d'une vérité et d'une beauté portées en soi...

Ainsi en est-il de l' Être en particulier... Ainsi en est-il de même d'un peuple ou d'un pays...

Alors vient l'enlisement et, avec l'enlisement, une indifférence ou une cécité en face de ce qui est une "autre vérité" ou une autre "beauté intérieure"... Cela peut même aller jusqu'à la négation de cette "autre vérité" ou de cette autre "beauté intérieure".

Que les êtres et que les nations soient fiers, cela se peut... Et c'est beau !

Mais que les êtres, et que les nations s'enlisent ou se figent dans la vérité et dans la beauté qu'ils portent en eux, c'est cela qui ébranle, secoue et fracture le monde...