La richesse à mon sens, devrait être davantage au service de la relation, des valeurs humanistes et de la correction des inégalités non naturelles dont les hommes sont directement responsables...

Mais il y a dans l'idée – et dans le fait- de la richesse (et des riches) un malentendu de taille... Et à dire vrai, ce malentendu a généré un mythe : le mythe selon lequel les riches seraient des imbéciles qui ne pensent qu'à leur pomme...

Les mythes sont ainsi faits qu'ils ont en eux une part de vérité qui les rend crédibles... Et effectivement les riches, du moins un certain nombre assez grand d'entre eux (qui d'ailleurs sont souvent d'anciens pauvres) ne pensent qu'à leur pomme et semblent sourds à tout discours portant sur la correction des inégalités non naturelles dont les hommes sont directement responsables... Et cette surdité serait assimilée à de la bêtise. Comme si un sourd pouvait être forcément bête!

Si un riche est vraiment "imbécile", alors il ne reste pas riche longtemps !

... Il m'est arrivé de rencontrer dans ma vie, des "riches" d'une très grande dimension d'humanité... Et quelques "pauvres " également, d'une aussi grande dimension d'humanité. (mais pas de ces pauvres qui, s'ils pouvaient devenir riches, seraient encore plus "vaches" que des riches "salauds" nés riches )...

Je dis que ces "riches là" (qui d'ailleurs paient leurs impôts et ne passent pas leur vie à acheter des propriétés et des automobiles de grand luxe, ou à se constituer un patrimoine financier et immobilier à leur seul profit personnel) sont comme des sortes d'artistes dont la vie à elle seule est une oeuvre, une oeuvre au même titre que l'une ou l'autre des oeuvres dont ils sont éventuellement les auteurs...

Si la vie même de ces "riches" est une oeuvre, alors c'est dans cette oeuvre là, l'oeuvre de leur vie, qu'ils placent toute leur richesse... Et dans un certain sens, l'oeuvre ainsi réalisée durant une vie tout entière, rejoint ce que l'on dit être le "patrimoine de l'humanité"...

Le regard que ces "riches là" portent sur le monde, ne ressemble pas au regard d'un riche ordinaire ni au regard d'un pauvre ordinaire ni d'ailleurs au regard d'un être ordinaire qui s'est fait – ou que l'on a fait- "différent" ou "mythique"...