Il y aurait selon une classification schématique – et caricaturale – de la société Française (et sans doute de la société de bien d'autres pays)... Les "babas" et les "bobos".

Les "babas" seraient des gens de peu de culture, souvent désargentés mais parfois tout de même "un peu riches" sinon "assez riches" ; accros de jeux vidéos, de nouveaux modèles d'iPad ou d'Iphones, de nouvelles technologies et de gadgets, d'émissions de variétés et de séries de télévision, de magasines People et qui se soucient en permanence d'être à la mode...

Les "Bobos" seraient des gens d'une "gauche bon teint" ou d'une "droite socialisante", au portefeuille assez bien garni, avec du "patrimoine" (maison ou immeuble, résidence secondaire, terrain, forêt, bord de mer...) tout aussi accros de nouveaux modèles d'iPad ou d'Iphones, mais qui de temps à autre "sortent" (théâtre, cinéma, expositions, manifestations culturelles, vernissages, salons du livre, festivals)... Et qui se soucient tout comme les "babas" d'être à la mode... Notons cependant que ces "bobos" ne sont pas tous des "riche-à-crever" mais bien souvent des gens dont les budgets sont grevés par de nombreux prélèvements automatiques...

... Mais je vous rassure, vous qui me lisez en ce moment même : c'est "un peu plus compliqué que ça"!

Il y a tout de même pas mal de nuances! Et tout autant de situations individuelles, d'environnements de famille ou de société qui font que les gens en réalité, sont de différents niveaux d'instruction, de formation, de diverses sensibilités... Et par là même, "inclassables"...

Les "babas" et les "bobos", c'est seulement "un peu vrai" sans être "vraiment vrai"...

Quoiqu'il en soit, cela me fait un peu rire, tous ces gens qui "pataugent" dans l'utilisation des nouveaux modèles d'iPad ou d'Iphones qu'ils viennent d'acheter, qui "planchent" sur les notices de divers appareils récemment acquis, ou que l'on voit dans les boutiques de Télécom Orange, de Bouygues, de SFR et compagnie, se presser en files d'attente de dix, vingt, trente personnes... S'ils "pataugent" dans le maniement de ces "petites machines à bouffer du monde" c'est que de l'une à l'autre de ces "petites machines", l'on y trouve tellement de fonctionnalités diverses, nouvelles et plus ou moins différentes de celles des anciens modèles devenus "obsolètes" ou "dépassés", que "l'on ne s'y retrouve plus" !

Les "babas" et les "bobos"...

Mais que dire aussi de ce "bonisme" qui anime d'une même pensée, d'un même recueillement, d'une même émotion, des foules prises dans quelque tourbillon de compassion médiatisée lors de "marches blanches" ou de cérémonies du souvenir, suite à la disparition d'un artiste ou d'un personnage charismatique, ou des victimes d'une tragédie, d'une catastrophe naturelle, d'un attentat ?...

Il y a, à mon sens, dans cette compassion médiatisée dont les acteurs (journalistes, photographes et reporters) entrent avec effraction dans l'intimité des familles et des proches, quelque chose de malsain et qui contribue au delà de l'indignation ou de la révolte d'un grand nombre de gens, à entretenir l'idée selon laquelle "il faudra toujours subir"... (et que la seule réponse possible c'est la répression ou la violence légalisée)...

Dans une "marche blanche" ou dans une cérémonie,il y a certes le recueillement, la pensée unanime, le silence et l'indignation en soi de ce qui est survenu, voire la révolte... Il peut même y avoir l'embryon d'une révolution... Mais il n' y a pas le "levier" qui va soulever le rocher et faire rouler ce rocher jusqu'à ce qu'il éclate en bas de la montagne. Il y a seulement l'émotion, l'émotion reprise en choeur par les officiants tout de blanc vêtus de la chorale et de la foule rassemblée...

Le levier n'est pas dans la compassion et dans l'émotion médiatisées... Le levier est déjà, à l'origine, dans l'idée de cesser de subir et de se soumettre à la loi du plus fort ou à la loi de l'argent, ou à la dictature des modes et des apparences.

"Comment JE vais faire, comment TU vas faire, dès aujourd'hui et sans attendre ce qu' IL ou ILS vont faire -ou ne pas faire- pour cesser de subir ?

Et aussi, comment vais-je, comment vas-tu montrer aux autres -et communiquer- que je, que tu cesses de subir?"