Il me semble difficile de penser le silence de l'Autre ou des Autres en tant que forme d'expression d'amour ou d'amitié, et même en tant que marque d'adhésion ou de sympathie en réaction à un propos, à un comportement, à un message reçu, à un écrit ou à une manifestation extériorisée...

Penser ainsi, ressentir ainsi le silence, ce silence de l'autre ou des autres ; c'est comme penser que l'aboiement d'un chien peut être l'expression d'un salut joyeux et amical, et non une manifestion hostile. Ou encore, c'est comme penser que le coup de klaxon d'un automobiliste peut être une information communiquée, un bonjour, et non une agression...

Il faut assurément, à mon avis, être d'une grande sérénité, et d'un bel optimisme, pour penser ainsi le silence au point de lui ignorer toute présomption d'indifférence, de rejet, de violence ou de mépris...

Mais de toutes les présomptions possibles, il est vrai, d'indifférence, de rejet, de violence ou de mépris (le plus souvent)... Ou de signe de reconnaissance tacite ou d'amitié inexprimée (ce qui demeure fort possible après tout) ; c'est la présomption d'incertitude qui demeure la plus patente...

C'est un "drôle de verdict", le silence !

C'est aussi un "drôle de jour" obscurci par de la nuit qu'on s'est faite... Une nuit qui est peut-être encore plus noire qu'on ne le croit, ou toute illuminée d'étoiles, ou plus claire qu'un moment de jour où le soleil a disparu...