... Ces coffres forts pleins à craquer qui sont ceux de ceux qui tirent les ficelles et pillent, organisent et gèrent et décident... Ont tout autour d'eux comme de gigantesques pieuvres, d'interminables boyaux tentacules entremêlés dont les extrémités piochent sans cesse dans les trous gorgés des richesses produites par les travailleurs de la mer et de la terre... Ils sont pleins en permanence et surtout dans les périodes de grande crise et de misère généralisés... Car c'est bien là, dans les jours les plus noirs, les jours où les travailleurs chôment en le plus grand nombre, les jours où les poubelles débordent de homards et de crevettes puant le sexe sale, les jours où la lambada devient trépignante de fesses insolentes et gesticulantes, dans un contraste d'une violente vulgarité et arrogance entre une richesse qui pète et un dénuement mis sous cloche, que les coffres se remplissent le plus et que les boyaux qui les y mènent se contorsionnent sous la poussée des flots de richesses...

Au lieu de s'attaquer à ces coffres forts, à les vider jusqu'au dernier sou pour en répandre le contenu sur toute la terre asséchée, au lieu de trancher ces boyaux tentacules tout près de leur entrée dans le ventre du coffre, au lieu de faire éclater ces "coronaires" pleines du sang sucé de millions de "proies"... L'on continue à démolir des portes n'ouvrant que sur des pièces que l'on dit être saturées d'air vicié...

C'est peut-être – et même certain – que les pièces sont viciées... Mais ce ne sont pas sur leurs portes qu'il faut s'acharner. Du moins pas avec autant de violence et de détermination, car il y a une autre poussée, un autre combat à mener... Pour que les coffres forts pètent, et que ceux qui tirent les ficelles soient évincés de leurs coulisses aménagées comme des forteresses.

Une insurrection généralisée qui ne se manifesterait pas forcément par les formes de violence que nous connaissons, s'organiserait sur des réseaux sociaux ou par des associations, et qui sur le Net se mettrait à courir telle une onde de choc... Pourrait submerger et mettre à terre toute cette domination des marchés financiers, empêcher les coffres forts de se remplir, nuire aux tireurs de ficelles prédateurs et décideurs embusqués...

Que les imaginations donc, s'éveillent afin de faire naître et se développer des actions d'envergure et d'une efficacité redoutable!

Par exemple une grève générale de toute forme de consommation : durant plusieurs jours voire le plus longtemps possible, vivre uniquement sur ses propres réserves ou ressources, ne plus se rendre au Leclerc ou à L'Intermarché ni nulle part pour acheter quoique ce soit, cesser toutes transactions, toutes affaires, ne plus téléphoner qu'en cas de nécessité et seulement dans sa famille et amis proches, ne plus se connecter sur l'internet, ne plus regarder la télévision, ne plus mettre d'essence dans le réservoir de sa voiture, ne plus rouler en voiture, ni prendre un train ni un avion ni un bus ni un métro, se rendre à pied ou en vélo à son travail (et si l'on en est trop éloigné ne plus aller à son travail)... Oui, une grève la plus générale, la plus totale, la plus absolue possible de toute forme de consommation, d'utilisation de services, de paiements divers... !

... Et merde, j'oubliais : presque tout le monde (enfin bon nombre d'entre nous) est en prélèvement automatique pour certains paiements !