... Du "mauvais côté" évidemment !

On la voit, on s'y heurte, on la bouscule mais elle ne tombe pas, la barrière...

Et l'on demeure envers et contre tout, du côté où l'on se trouve... Du "mauvais côté" bien sûr, par rapport à l'autre côté qui serait lui, le "bon côté"...

... Mais cette barrière, on la voit et on s'y heurte et elle nous apparaît presque toujours fixée entre d'une part ce que l'on est et ce que l'on a, et d'autre part ce que l'on voudrait être et ce que l'on n'a pas...

Autant dire que ce que l'on est et ce que l'on a, ne nous convient, ne nous satisfait guère...

Et que ce que l'on voudrait être et avoir, nous semble inaccessible, ou le privilège d'un petit ou plus grand nombre d'entre nous, auquel nous n'avons pas accès...

... Sud Ouest Dimanche du 19 décembre 2010 titrait en page 2 et 3 :

"REDUITS A FAIRE LES POUBELLES POUR MANGER"

... Et l'on vient d'apprendre que la nation la plus puissante du monde, la plus technologiquement avancée, les Etats Unis d'Amérique avec ses grandes universités et ses trois cents cinquante millions d'habitants dont cent millions sont en dessous ou autour du seuil de pauvreté, ou "pas bien riches"... Voit l'espérance de vie de ses citoyens diminuer d'un mois en moyenne...

... "Réduits à faire les poubelles pour manger", pour les pauvres, très pauvres, glaneurs et recupérateurs bricoleurs... qui pour certains d'entre eux ont un travail, un travail trop précaire et trop mal payé pour pouvoir payer un loyer (et encore moins une mensualité de prêt immobilier pour une modeste maison)... Assurément, c'est bien là "être du mauvais côté de la barrière"...

Mais je dis ceci : le "bon côté" de la barrière c'est ce "sale" (et indécent) côté de la barrière, lorsque ce côté c'est celui d'une richesse insolente, réelle et affichée au grand jour, des "très très riches" (et moins riches qui singent les très riches dans leur manière de consommer et de se comporter)...

D'ailleurs l'on ne voit que cela : cette débauche et cette gabegie de produits de loisirs, de vacances, de bouffe, d'équipements et de nouveaux gadgets technologiques...

Cette gabegie à te donner le tournis jusqu'à l'insomnie; et à te faire trépidanser sans répit juché sur un dada de manège fou pour attraper le nouveau pompon agité...

... L'espérance de vie qui diminue dans un pays aussi "économiquement développé" (et aussi puissant) que les Etats Unis, alors même que le nombre de personnes de plus en plus âgées ne cesse d'augmenter par ailleurs... Assurément, c'est bien de cette réalité que surgit le sentiment d'être du "mauvais côté de la barrière", pour les gens vivant dans la misère et en mauvaise santé... Ou même encore pour les gens "ordinaires" que nous sommes, attentifs à nos modestes budgets et subissant de plus en plus de restrictions en matière de protection de santé... Ces gens que nous sommes et à qui les "éminenses grises" font croire que l'on vit plus vieux qu'autrefois, statistiques et chiffres à l'appui...

Forcément! Avec neuf milliards d'humains en 2050, ça fait plus de "vieux" qu'avec un milliard et demi d'humains en 1900 !

Mais si les poubelles sont riches, si riches de tout ce que jettent les riches... La vie quant à elle, la durée de la vie humaine, n' a pas de "rab' d'années" à donner aux vieux glaneurs démolis...

... Ce que tu es ?

Peut-être mon ami, qui me lit sur ce blog...

Peut-être quelqu'un ou quelqu'une que j'aurais pu rencontrer, avec qui j'aurais pu lier connaissance, et voir et revoir...

Ce que tu es ?

... Pour le "Système", pour l' "intello" qui se pavane dans un parti politique, dans un salon littéraire, sur un plateau de télévision lors d'une émission sur un sujet d'actualité où ne sont invités que des personnages plus ou moins médiatisés... Tu n'es tout bonnement rien! Tu n'existe qu'en tant qu' "individu"...

"Individu"... Voilà un mot que je déteste, un mot qui nie la personne humaine, un mot qui fait d'une personne humaine un objet animé et manipulé...

Non... Et merde! Pour moi, ce que tu es, ce n'est pas ce que tu es pour un Système ou pour un intello affilié à quelque parti... Tu n'es pas, tu ne sera jamais un "individu".

Mais je dirais aussi qu'il y a de l' "individu" en chacun des êtres que nous sommes : cette part d' "individu" qui nous vient de ce qu'il y a de déplorable, de banal, de médiocre, de vulgaire dans le sens où tourne le monde... et qui de ce fait, nous fait devenir "individu"... Et que je combats à ma manière...

... Ce que tu as ?

C'est ce visage qui dit de toi, l'être que tu es, une seule fois dans toute la Terre et dans tout l'univers...