... Je suis nul en vers, question "poésie" (si l'on considère qu'un texte en prose peut éventuellement être assimilé à une forme de poésie)...

Je ne sais donc faire que de la prose...

Je suis nul en roman et en histoire longue (long je m'entends : plus de dix pages)...

Je suis "trop long" en histoire courte...

Et il y a en définitive, un certain nombre de domaines en lesquels je suis "assez nul"... Par exemple le ski nautique, le hors borg, l'alpinisme, le squatch, le golf, la voile et le parapente ; la belote, le sudoku, les jeux vidéos et électroniques, le foot, les nouvelles marques de bagnoles et l'actualité People... Et dans ces domaines là je cultive sereinement ma nullité... qu'il m'arrive parfois de brandir avec insolence...

Mais je sais rêver déraisonnablement et gratuitement : j'aurais aimé par exemple être un grand musicien, un grand artiste de cirque, un grand écrivain, un grand géographe, un grand scientifique, un astrophysicien, participer à une expédition dans l'espace vers quelque lointaine planète...

... Ah, j'oubliais... Dans ces rêves déraisonnables et gratuits : plus que tout ( du grand musicien, du grand artiste de cirque, du grand écrivain ou du grand géographe...) j'aurais aimé être un grand comique ! Mais alors, un plus grand comique encore que Coluche, Pierre Desproges, Raymond Devos et Fernand Raynaud mélangé...

Et je fis ce rêve là :

J'étais ce grand comique, et en même temps géographe explorateur participant à une expédition dans l'espace vers une planète lointaine...

Sur la planète Betah 2 où nous betahîmes, les Betahiens n'entendant point notre langage, perçurent et comprirent mon humour, l'humour que j'eus à ce moment là en face d'eux...

Mes compagnons d'expédition ne perçurent ni ne comprirent alors cet humour qui me vint...

Alors je sus que je venais d'inventer une nouvelle forme d'humour...

Il me fallut désormais trouver le moyen de sortir de cette sorte de quarantaine dans laquelle mes compagnons d'expédition m'avaient consigné, au risque de voir s'éloigner de moi tous ces betahiens qui m'avaient accueilli par tant de battements d'oreilles...

Je n'y parvins point... Et je découvris que je n'étais pas un grand comique, mais un grand imposteur...