L'astronef imaginaire

      C'est un astronef imaginaire. Il vient de se poser là devant moi. Je ne l'attendais pas...

Une sorte de lessiveuse avec des trous carrés et un couvercle en béton surmonté d'un périscope de sous-marin...

Cet astronef imaginaire « branle » drôlement... Comme une lessiveuse jouant à la machine à laver en phase d'essorage... Je ne sais rien des éventuels « cosmonautes » qui pourraient venir d’un autre monde, à bord de cet « autobus de l’espace ».

Seraient-ils, ces « gens », porteurs de quelque message? Viendraient-ils d’un monde meilleur que la Terre ? Je n’en sais rien.

Le jour que j'ai devant moi est une boule de verre en deux moitiés séparées par une pellicule intérieure qui semble faite de poussière...

Ainsi est ce jour, d'une moitié de la boule, où j’ ai envie de vous dire d'une voix à peine plus audible que le cri d'un oiseau : «  continuez sans moi, j'en ai assez de vos indifférences, de vos mépris, de vos clameurs, de vos rumeurs, de vos humeurs et de vos agitations, je n'ai plus rien à vous dire ; je monte dans l’ astronef, je viens d’ apercevoir une sorte d’ échelle de corde jaillie d’un trou carré »... Et ce jour là je fonce droit vers l’ astronef de tout mon être tendu vers un « ailleurs » inconnu. Et peu m’importe la destination.

De là où je serais parvenu, très peu de personnes sur la Terre recevraient un message de moi...

Ainsi est ce jour, de l'autre moitié de la boule, où je regarde l’ astronef et me dis : « Non, je ne monte pas aujourd’hui dans l'astronef... Peut-être parce qu’un regard, un sourire, un visage ce jour-là, est tombé du ciel... Et non pas du « trou carré de la lessiveuse »...

Alternance entre ces jours où j’ai envie de partir dans la lessiveuse des étoiles... Et ces jours où visages et regards bouillonnant dans l'astronef de terre, me mettent des étoiles dans les yeux...