Non, ce n'est pas un îlot sur le fleuve Maroni... C'est un bateau échoué qui a rouillé et qui peu à peu, fut recouvert d'une végétation luxuriante... Que restera-t-il de nos autoroutes, de nos tours de béton, de métal et de verre, de nos aéroports et de nos gares, de nos gigantesques complexes de circulation autour de nos grandes villes, de nos grandes surfaces commerciales, de nos voitures et de nos trains à grande vitesse, de nos stades et de nos parcs expos... Au premier millénaire d'une nouvelle civilisation humaine sur une Terre qui n'aura plus la même géographie des océans et des continents ? Déjà, passent au travers du carrelage d'un salon dans une maison abandonnée dont le toit s'est effondré, des arbres ! Et de la terre, ou du sable ou du gravier, et de l'herbe... sur les routes que l'on ne répare plus ! Alors, vous pensez! Des ordinateurs, des disques d'enregistrements, des livres, des puces électroniques et autres petits “réservoirs de savoirs et de créations”... Sur quoi nous liront-ils les êtres ou les dieux de demain ? Dans des poussières de lumière qui émettront du verbe, du son et de l'image ?

... La fin du monde humain ? ... C'est ma mort à coup sûr ! Je ne souhaite pas - et n'envisage pas dans mon esprit - et même je refuse - la fin du monde humain... Le monde humain, même tel que l'on puisse ne pas l'accepter tel qu'il est, c'est le prolongement de ma vie : je meurs mais le monde humain me survit et vit de ce que je n'ai pas vécu, réalise ce que je n'ai pas réalisé... Et il a encore beaucoup à faire... En particulier : "écrire" dans ces poussières de lumière qui porteront du verbe, du son et de l'image et seront "lues" par les êtres ou les dieux en lointaine descendance directe... ou par les êtres ou les dieux qui ne sont pas encore venus...




Ce n'est pas une île