En 2003 l'on a vu ce que donna la réforme sur les retraites : allongement progressif jusqu'en 2012 de la durée de cotisation, passant progressivement de 40 à 42 ans, puis en même temps, l'instauration d'une décote pour les gens auxquels il manque des trimestres de cotisation...

Passons sur la “sacro-sainte” réalité de l'allongement de la vie et du nombre croissant de futurs retraités... qui “éclipse souverainement” une autre réalité, celle des milliards de plus-values et de dividendes engrangés (et bien plus “bouffés” que réinvestis dans l'économie) par des cohortes d'actionnaires de grands groupes financiers ou bancaires... Lesquels milliards, du moins une partie, pourraient servir à financer les retraites et l'autre partie à mieux payer les salariés...

En 2010 se profile à l'horizon des “grandes réformes” celle d'un nouveau “coup de trique” sur les retraites...

Ma grande peur (et oui dans ce domaine là je vois le pire)... C'est que l'on oblige les retraités “récents” de moins de 65 ans, à rechercher un emploi. L'on suspendrait donc le paiement de leur pension jusqu'à l'âge de 65 ans (et en même temps l'on décrèterait la retraite à 65 ans – dans un premier temps – puis à 67 ans à compter de 2012 inclus)...

Ainsi au 1er janvier 2011, les retraités “récents” devraient retravailler encore 1, 2, 3 ou 4 ans selon leur âge à cette date, et le paiement de leur pension reprendrait lorsqu'ils auraient atteint 65 ans.

L'on imagine le nombre de demandeurs d'emplois supplémentaire ! Sans doute referait-on cependant travailler les anciens postiers, télécommunicants, hospitaliers, ou autres salariés d'entreprises publiques, par exemple ?

Si tel devait être le cas, en ce qui me concerne, plutôt que de devoir m'inscrire demandeur d'emploi et de me voir attribuer un poste d'”agent de service” à la Poste (je suis un ancien postier) j'aime mieux - “pour la forme” - m'inscrire (puisque de toute manière je ne serais pas forcément réemployé) et tout de suite après, déposer une demande de RMI... Je préfèrerais alors percevoir un RMI, que de d'être obligé de retravailler ! Merde, après quarante ans de “boîte” et surtout dans les conditions où j'ai travaillé durant les 5 dernières années, comment voulez vous qu'un type tel que moi (et on est des milliers) puisse accepter de se relever le matin à 6h, de refaire 30 km aller en bagnole et autant retour le soir, d'être soumis à des objectifs chiffrés, à des pressions de décideurs ou de chefs, aux sarcasmes de collègues “bien moulés dans le système”, aux violences, aux condescendances, aux égoïsmes et aux caprices d'une clientèle “accro” à la société de consommation ?

Merde! Plutôt un RMI, et même plutôt “crever la gueule ouverte”!

Cela fait 5 ans que je ne travaille plus... Et j'ose, oui, j'ose... et me permets de déclarer ceci : les quinze cents euros que je reçois du Trésor Public chaque mois, je les mérite avant tout pour une raison qui me semble essentielle : mon “travail” d'écriture et de littérature sur le Net ! J'estime que ce “travail” vaut bien les quinze cents euros que je perçois ! (J'y passe tout de même plusieurs heures par jour et me lève plus tôt que 6h le matin). Et d'ailleurs, quand on pense à tous ces retraités (et ils sont nombreux) qui s'investissent dans des associations locales, volontaires, bénévoles et dévoués... Et qui contribuent de la sorte à l'activité économique et sociale d'un pays, d'une région, d'une ville, d'un bourg)... On peut dire, oui, affirmer haut et fort que tous ces gens là, ils méritent bien l'argent qu'ils reçoivent du Trésor Public !

Coup de trique sur les retraites ? Qu'on me laisse continuer à faire de la littérature sur le Net ! (Car en tant qu'ancien Postier recyclé ou distributeur d'imprimés sans adresse ou de journaux dans les boîtes aux lettres jusqu'à 65 ou 67 ans, je ne serais “bon à rien”, mauvais élément improductif, rebelle, fouteur de merde dans le boulot, et sans cesse en congé de maladie pour un oui pour un non)...

Et ce qui me “pèlerait” encore plus, je crois, au delà des 60 aller/retour en bagnole et de ces putains de “Zob Jectifs”... Ce seraient les sarcasmes, les violences, les “coups-bas”, les condescendances de mes éventuels collègues presque tous accros de produits et services “consomojetables” et l'insupportable pression de cette clientèle “laminoir” qui te “pompe du matin au soir” et t'emmerde pour un oui pour un non à tout bout de champ... Car aujourd'hui le travail c'est ça! Presque plus que ça ! Et ça j'en veux pas, j'en veux plus !