Haïti, une terre éclatée comme la peau craquelée d'un poulet trop cuit... Un poulet si décharné, que les os pulvérisés ont jailli en fumée de poussière grise par les déchirures brûlantes de la peau... Et tout à côté, Saint Domingue, une peau dorée de canard gras qui fond sous le palais entre les dents de gens venus des pays riches et voyageant en avion, hôtels et autocars de luxe...

Haïti... La “colère de Dieu”, la “malédiction”... Pour la religion... Mais peut-être, peut-être oui, une “conscience du monde” devant l'ampleur d'une catastrophe naturelle pouvant aussi se produire ailleurs à tout moment...

Honte à Bonaparte d'avoir rétabli l'esclavage en Haïti en 1801 ! Honte à tous ces dictateurs qui se sont succédés depuis la proclamation d'indépendance en 1804 ! Honte à toutes ces bourgeoisies Blanches, Noires et Mulâtres, propriétaires et affairistes qui ont saigné ce pays durant deux siècles, associées à toutes les mafias des Caraïbes, d'Amérique et d'ailleurs...

Plus un pays est pauvre, et plus il remplit les poches d'une minorité dominante...

Oui, il faut reconsruire Haïti... Avec tout ce que la conscience du monde mobilisera dans tous les domaines : économiques, politiques, sociaux, aide humanitaire, technologies...

De toute manière les humains que nous sommes n'ont qu'une seule alternative : si la Terre ne se casse pas toute entière, si l'humanité ne meurt pas toute entière... Ils doivent nécessairement reconstruire, refaire...

De la plupart des citoyens du monde, seuls peuvent se rendre sur les lieux des catastrophes naturelles, les personnes qui ont les compétences, du métier, du savoir-faire et des équipements, ainsi que les médecins et professionnels de la santé, de la sécurité civile... On voit mal en effet des milliers de gens affluer en même temps pour ne proposer que leur bonne volonté... Mais ce que chaque citoyen du monde peut faire, pauvre ou riche, c'est donner ce qu'il peut, en argent ou produits alimentaires, médicaments ou matériaux, le plus rapidement possible... et ensuite de prévoir un pour cent de l'ensemble de ses revenus mensuels ou annuels, afin de constituer un fonds de secours, en vue des catastrophes à venir...