Dans ce "petit coin de Yugcib” il me vient la pensée que de part et d'autre des océans ou des espaces qui nous séparent géographiquement, la vie pour chacun de nous est faite de joies et de peines, et que nous sommes des êtres fragiles, tout comme la vie est fragile, et même précaire...

Mais ce qui n'est pas précaire c'est l'espérance qui nous anime, et dans cette espérance l'énergie qui nous vient... C'est ce que l'on transmet et qui rayonne depuis ce “coeur du réacteur en nous, luminant ces êtres proches ou lointains que l'on atteint”...

... Alors, bisous et encore des bisous, par delà les océans et les espaces géographiques... À tous ces visages de femmes, de filles, d'enfants, d'hommes, de "pépés et de mémés", de "champions de quelque chose" ou de "pas champions du tout"... Ces visages qui rient ou pleurent, que je ne rencontrerai peut-être jamais, dont j'invente des souvenirs que nous aurions pu avoir ensemble...

Et contre cette précarité de la vie, contre ces peines et ces bobos petits et gros... Contre tout ce qui nous égare, nous trompe, nous enferme ; contre ces réponses que nous ne trouvons pas, contre ce dernier souffle qui un jour viendra, contre ces yeux immobiles et ouverts d'enfants et de femmes sur les lieux de guerre, contre ces solitudes et ces peurs que l'on va endormir avant l'entrée dans la salle d'opération, contre ces chirurgies mutilantes, contre ces médecines du désespoir qui retardent une échéance prévisible, contre ce qu'il faut être et qui ne peut plus être comme avant... Oui contre tout cela, contre cette fragilité, contre cette précarité... Je souffle mille et mille bisous sur tous ces visages, je presse dans mes mains mille et mille pauvres petits doigts qu'ils fussent de fées ou de "pas fées du tout"... Car des doigts qui souffrent sont toujours de pauvres petits doigts... Et je n'ai pas d'autre médecine que celle de l'amour, tout en croyant à celle de la Faculté, que je n'ai pas étudiée...