Ce qui manque peut-être le plus à notre époque (celle qui commence depuis les années 90 du 20 ème siècle) c'est du prix aux choses vécues. Ce prix qui est fait de l'élan, du rêve, de l'action, de l'énergie, de la volonté, de l'intelligence et de l'imagination que l'on met afin que les choses soient vécues ; ce prix qui est fait de tout ce qui est ressenti, qui a de l'écho, de l'émotion, de la consistance, qui prend de la mémoire et se partage dans ces “choses vécues”... Et c'est dirais-je, le “coulant” qui prend le dessus sur le “prix”, ce “coulant” qui nivelle tout sur son passage et décolore les émerveillements...

"les choses vécues" ayant quelque peu perdu le prix qu'elles avaient au profit du "coulant"... l'on se passe du style, de l'âme et de la pensée comme l'on se passerait de vêtements devenus peu aisés à porter... Il est en effet plus aisé -et surtout plus "loisiresque", de se ballader sur des plages, des boulevards ou des terrasses de café, avec des bermudas et des maillots imprimés de slogans... De "bloguer" entre copains en se racontant et s'échangeant les derniers potins de la bande, les dernières vidéos et clips sensationnels...

Sans doute y-a-t-il là une culture "toute autre", qui a aussi sa place dans le monde... Et le seul reproche en définitive que j'adresserais à cette culture, c'est de n'avoir de la part de ceux et celles qui en font leur "pain quotidien"... que de l'ennemour... cet ennemour qui imite si bien -ou si mal – l'amour.