Je trouve tout d'abord absurde, et ensuite injuste, immoral, voire scandaleux... Que dans la succession aux droits d'auteur les enfants, petits enfants ou descendants directs ou indirects d'un écrivain, d'un artiste... Puissent “toucher de l'argent” alors même que ces derniers, les descendants directs ou indirects, du fait que rien ne les lie par affinité d'esprit et de sensibiité à l'auteur disparu... se “foutent pas mal” de l'auteur ou de l' artiste qui fut leur père, leur mère, leur grand père ou arrière grand père...

C'est de l'argent “qui tombe du ciel” par la “bénédiction” des dispositions prises en matière successorale, de l'argent qui n'a pas été mérité!

Lorsque l'auteur ou l'artiste disparaît, s'il lui venait des revenus de son activité, s'il avait acquis de la notoriété ; il ne devrait pas y avoir de droits d'auteur pour les descendants directs ou indirects, sauf peut-être selon des clauses “spéciales” (lorsque par exemple le fils ou la fille, ou un descendant direct ou indirect “prend sur lui” par affinité d'esprit et de sensibilité, de contribuer au “prolongement” de l'oeuvre de l'auteur ou de l'artiste qui fut son père, sa mère, son grand père)...

Si tel n'est point le cas (et bien souvent ce n'est point le cas)... Alors l'oeuvre dans son intégralité, devrait être inscrite à ce que j'appellerais “le patrimoine de l'humanité tout entière”... C'est à dire aller dans des musées, des maisons de la Culture, des bibliothèques...

Toutefois, les éditeurs éventuels qui, dans un avenir proche ou moins proche, s'intéresseraient à l'oeuvre de l'auteur disparu, et assureraient par la publication d' ouvrages ayant pour thèmes et sujets d'étude l'oeuvre même de l'auteur disparu... Pourraient bien sûr, réaliser un bénéfice justifié par le travail produit (mais sans plus)...

Dans l'une de mes histoires (publiée dans Le Chien Vert) j'évoque l'arrière petite fille d'Elisabeth (une cousine “très proche affectivement et spirituellement” de Démostène) qui, en 2077 dans le grenier de la maison des parents de Démostène, retrouve les cartons à dessins de Démostène (qui était à l'époque, vers l'an 2000 un petit garçon)...

Personne à l'époque de la jeunesse de Démostène ne s'intéressait à ces dessins, surtout pas sa mère, ni son père (sa mère avait décroché le dessin que Démostène avait fixé sur le mur du salon pour le remplacer par une toile d'un peintre connu, une toile qui avait coûté “la peau des fesses” et pour laquelle maman s'était endettée)...

Voici le genre de suite que je pourrais donner à cette histoire (en gros) :

L'arrière petite fille de la cousine Elisabeth (tiens on va l'appeler Elisabeth aussi)... Ferait des études littéraires et artistiques, puis sa vie et son activité professionnelle dans l'art et dans la littérature... Elle passerait une partie de sa vie sinon sa vie entière, à “promouvoir” l'oeuvre de Démostène... Qui rencontrerait alors auprès du public un “certain succès”... Et comme elle aurait une “très belle âme”, cette Elisabeth de la fin du 21ème siècle, elle ferait inscrire l'oeuvre de Démostène au “patrimoine de l'humanité”...

... “A dormir debout” me direz vous, cette histoire... Pour “petites filles” et écrivaillons genre “sentiers de l'espoir”.... (comme l'histoire d'un certain Troussalet Hectorion de mon invention)...

... Mais je maintiens (dans un coup de gueule à la Yugcib) : “ Pas de droits d'auteur dans la corbeille successorale pour des descendants directs ou indirects qui, du vivant de l'auteur, n'ont pas levé une seule fois de leur vie le petit doigt en signe de soutien, de réconfort, d'appui... Et n'ont même pas lu l'oeuvre de l'auteur... Et se sont complu dans ce que le monde leur offrait de plus avantageux et de plus profitable pour eux... “

Pour quelles raisons (évidentes et essentielles) croyez vous que certains auteurs et leurs oeuvres, furent découverts et ont “traversé quelques générations”... Et pas d'autres?

Parce que dans leur vie ils ont eu une “cousine Elisabeth” (ou quelque ami, ou quelqu'un pour les soutenir et les promouvoir... Et que, par contre les auteurs qui n'ont été soutenus ni par quelqu'un de leur famille, ni par quelque ami “versé dans la place” ni jamais vraiment découverts, sont “tombés au fond des oubliettes”... ( que serait devenu Frantz Kafka sans Max Brod son ami, sans Ernst Rowohlt sa première maison d'édition et sans Kurt Wolff son éditeur par la suite?)

Mais après leur vie, il s'est aussi trouvé des gaillards et des gaillardes pour “passser à la caisse” s'il y avait quelque chose à récolter : ça, je suis pas d'accord!