La version longue d'un court métrage

     Quoi qu'il puisse arriver, advenir de ma vie aujourd'hui... J'ai tout de même, en toutes ces années, pu dire ce que j'avais vraiment envie de dire...

Mais ce que l'on en pensera, la manière dont on interprètera ce que j'ai dit, ce qu'il en restera, là où cela ira... ça, c'est “une autre histoire”!

En résumé, “pour faire court”, “aller droit au but” sans que l'on ait à me dire “accouche!”... Je dis : “c'est terrible et merveilleux, grave et léger, dérisoire et d'une extrême importance, très bref et éternel”...

Je dis que cela pourrait ressembler à une immense fresque de “tags plus ou moins artistiques”, tout au long d'un mur... la fresque n'en finit pas, l'essentiel est présent dans les figures ou dans les formes qui composent la fresque en un espace précis et limité du mur... Et les formes ou les figures qui suivent, ne sont qu'un prolongement de ce qui précède. Ou la “version longue” d'un court métrage qui a “tout dit” en trois ou quatre images...

Si j'avais été muet, totalement muet... Et illettré, si je n'avais eu que mon regard, mon visage, mes mains... Il aurait bien fallu que je me “débrouille” (et je pense que j'y serais arrivé)...

... Si je dis : “c'est terrible et merveilleux, grave et léger, dérisoire et d'une extrême importance, très bref et éternel”... Ce n'est point de ce que je dis ou j'écris... Cela me vient de ce que je vois, de ce que je perçois, de ce que je ressens. Et j'ai donc senti la nécessité de l'exprimer depuis mon enfance... D'ailleurs les enfants, en particulier les “tout petits”, font par exemple des cabrioles dans l'eau sur la plage ou montent des châteaux de sable mouillé avec des circuits, des routes, des jardins de coquillages... Et il y a peut-être – à dire vrai sans doute- tout près, dans l'eau à côté, debout ou assis devant le château ; une gentille et jolie petite fille avec un grand sourire, une maman, un papa, un tonton, une tati, une mémé, une dame ou un monsieur ami de la famille, d'autres enfants tout proches... Et là, ce n'est jamais “terrible”, ni “grave”... Ni dérisoire non plus... C'est “après”... Que cela se “complique” - ou s'inscrit, ou entre dans une “dimension différente”... Lorsque les “cabrioles” ou les “châteaux de sable” deviennent de “l'oeuvre”... Ou de l'action.

Un petit coléoptère enfermé dans une boîte d'allumettes ne restera jamais dans la boîte d'allumettes... Ni une fourmi au bas d'un même mur ni une cigale entre deux bouts d'écorce d'un seul et unique pin...